Le Fournil aide les aidants
Des bénévoles de l'association « Le Fournil » rendent visite à des familles de Bessines touchées par la maladie d’Alzheimer. Rencontre avec Marinette Chabraud, la présidente. Info. Comment avez-vous créé cette association active sur Bessines et ses alentours ? Marinette Chabraud. J'ai été touchée à deux reprises par cette maladie et je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose pour les aidants. J'ai créé en 2004 « Le Fournil » avec l'objectif d'ouvrir un accueil de jour pour les malades afin de proposer des moments de répit aux aidants familiaux. J'ai rapidement compris que ce serait compliqué avec des bénévoles, d'où l'idée de proposer des visites à domicile aux familles en présence ou non du malade, bien que nous préférions que les deux soient présents. La directrice de « Soins et Santé » Aurélie Dussartre Bougnoteau, que j'avais rencontrée onze ans plus tôt, m'a alors signalé qu'un accueil de jour ouvrait à l'EHPAD de Bessines un jour par semaine et à Magnac-Laval avec une capacité de dix places pour les malades et deux réservées aux aidants. Nous avons ainsi pu diriger des personnes que nous aidions. Cela permet aux malades de participer à des ateliers, de réaliser de petits objets qu'ils rapportent chez eux, ce qu'ils ne feraient pas à leur domicile. L'aidant peut donc avoir une journée de répit. Je les encourage vivement à franchir le pas, sinon ils risquent de s'épuiser et certains partent avant le malade. I. Quels services proposez-vous aux familles ? M. C. Les visites à domicile se poursuivent auprès de cinq familles qui habitent à Bessines ou aux alentours, effectuées par trois bénévoles de l'association qui en compte quatorze. Nous recherchons des personnes qui seraient prêtes à s'impliquer dans notre démarche, tout en sachant bien que tout le monde n'est pas apte à passer un moment avec un malade qui parfois ne parle pas. La communication s'établit par un sourire, un hochement de tête. Certains bénévoles restent une heure, parfois une après-midi. Ces visites permettent aux malades de s'évader un moment même s'il parle de la même chose à chaque visite. Elles apaisent surtout l'aidant qui est isolé, qui ne voit plus ses amis, nous essayons de rompre cet isolement. L'association peut également participer aux frais d'accueil de jour, au paiement de la téléassistance ou accorder une aide matérielle ponctuelle comme l'an dernier en achetant à un malade des vêtements de nuit adaptés. I. La maladie d'Alzheimer fait-elle toujours aussi peur aux familles ? M. C. Cette maladie est encore méconnue par les familles, il faut vraiment bien la connaître pour mieux vivre avec. Il arrive que le malade se braque car il a l'impression que l'aidant lui donne des ordres alors qu'un changement de formulation peut parfois suffire à améliorer leur relation. Certains malades sont également diagnostiqués jeune, ce fut le cas d'un monsieur à 50 ans. Son épouse viendra témoigner de son parcours du combattent le 5 avril à Bessines à 18 h. Aucune structure ne pouvait l'accueillir, aucun accompagnement ne lui a été proposé et elle devait s'occuper de son enfant en bas âge. Il a finalement été accueilli dans un EHPAD en Charente. Corinne Mérigaud Photo © Le Fournil / D.R
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