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Vieillesse et sexualité : le poids du tabou

16h33 - 19 février 2018 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_230173" align="aligncenter" width="800"] Senior couple looking happy against gray background. Positive emotion, embracing and senior love concept.[/caption] Pourquoi la société contemporaine véhicule-t-elle l'idée que les personnes âgées sont asexuées, qu'elles ne ressentent pas de désir ou ne sont pas désirables ? Les représentations médiatiques, publicitaires et culturelles nous invitent à rester jeunes, beaux, souriants et performants en toutes circonstances, et tout au long de notre vie. Ce « culte du corps », dans lequel nous vivons au quotidien, est en grande partie responsable du déni de l'intimité chez nos aînés. Là est certainement le paradoxe le plus flagrant de notre époque. Dans une société hypersexualisée, qui pratique l'injonction permanente à la jouissance, le sexappeal semble limité dans le temps. Après 60 ans, plus personne ne vous invitera à « développer votre curiosité », à « tout savoir sur le sexe opposé » ou à « réaliser vos fantasmes ». Pourtant, le plaisir charnel n'est pas le privilège de la jeunesse ! L'ensemble des interdits et des non-dits qui entourent la vie sexuelle des seniors s'impose comme une négation totale de la sexualité comme source de bien-être physique et psychique à tous les âges de la vie. Alors qu'une intimité comblée semble profitable à des personnes souvent fragiles et diminuées, il n'est pas rare d'observer chez certains individus des attitudes intolérantes à l'égard de l'expression du désir sexuel de leurs aînés. Ces réactions, sans aucun fondement éthique, sont par ailleurs en contradiction avec la réalité, puisqu'une enquête révèle que 86 % des hommes et 64 % des femmes âgés de 50 à 69 ans ont eu une relation charnelle datant de moins d'un mois.

Zelda Weinen / LSP Photo © iStock / City Presse

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