Assurance dépendance?: à quoi sert-elle??
16h34 - 19 février 2018 - par Info Haute-Vienne
[caption id="attachment_230175" align="aligncenter" width="800"] Senior couple having meeting with financial advisor or insurance agent. Close up of female hand holding pen and clipboard.[/caption]
En prévision d'une éventuelle perte d'autonomie, de nombreux seniors souscrivent une assurance dépendance. Quel est son intérêt ? Ses inconvénients ? On décrypte cette couverture réservée à vos vieux jours.
Sous l'effet de la prise d'âge, d'une maladie ou d'un accident, les frais quotidiens d'un senior peuvent grimper en flèche du jour au lendemain. Or, malgré la protection offerte par la Sécurité sociale, une éventuelle mutuelle, ainsi que par certaines aides publiques, le reste à charge à acquitter est souvent conséquent pour le particulier.
filet de sécurité
Pour compléter cette couverture, les banques, sociétés d'assurances, mutuelles et autres institutions de prévoyance commercialisent des contrats spécifiques d'assurance dépendance. Et ils rencontrent un certain succès ! D'après les chiffres dévoilés à l'été 2017 par la Fédération française de l'assurance (FFSA), 6,8 millions de personnes étaient assurées contre ce risque fin 2015, dont 3,4 millions auprès de sociétés d'assurances.
Il faut dire que la promesse de ce type de convention est alléchante. En cas de dépendance partielle ou totale, cette protection garantit à l'assuré de recevoir une aide financière pour faire face à des dépenses supplémentaires telles que le recours à une aide à domicile, des frais de séjour dans un établissement spécialisé ou encore l'adaptation du logement au handicap. En fonction des modalités choisies, cette somme est alors versée sous la forme d'une rente mensuelle ou d'un capital.
[caption id="attachment_230176" align="aligncenter" width="800"] family, age, home, real estate and people concept - happy senior couple hugging over living house background[/caption]
Les cas les plus lourds ciblés
En pratique, il ne suffit cependant pas d'avoir subi un petit accident pour bénéficier de la prise en charge de votre assureur. Chaque compagnie pose sa propre définition de la dépendance. Et les critères sont bien plus stricts que ceux retenus par les services publics ! Vous pouvez par exemple percevoir l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et ne pas être considéré en situation de dépendance par votre assureur.
Dans ces conditions, il n'est pas non plus facile de comparer les offres du marché. C'est pourquoi la FFSA a lancé en 2013 le label « GAD assurance dépendance » afin d'offrir un socle minimum de garanties aux assurés. La notion de dépendance repose ici sur la capacité du souscripteur à accomplir les cinq actes élémentaires de la vie quotidienne que sont les transferts (positions debout, assise, couchée), les déplacements à l'intérieur du domicile, l'alimentation, la toilette et l'habillage. L'état de dépendance partielle nécessite alors de ne plus pouvoir réaliser tout seul au moins deux ou trois de ces actes, tandis qu'il faut être incapable d'en effectuer quatre sur cinq pour être considéré en situation de dépendance totale.
rapport qualité/prix variable
On l'aura compris, le principal inconvénient de ce type d'assurance est de payer des cotisations sans pouvoir bénéficier assez tôt de la couverture recherchée. C'est un risque d'autant plus grand que la plupart des contrats imposent qu'il n'y ait plus aucune possibilité d'amélioration de l'état de santé pour débloquer le versement de l'aide. S'y ajoutent enfin des délais de carence parfois très longs. Vous ne serez par exemple pas pris en charge si l'on vous diagnostique un Alzheimer ou un Parkinson dans les trois ans qui suivent la souscription.
Si vous souhaitez malgré tout opter pour ce filet de sécurité, mieux vaut vous y prendre avant 60 ans, pour éviter de payer le prix fort. À cet âge, il faut ainsi compter environ 80 € par mois de cotisations pour obtenir quelque 1 000 € mensuels en cas de dépendance. Vous devez en revanche être prêt à cotiser à « fonds perdus » puisque, comme pour n'importe quelle assurance, vous aurez versé vos cotisations en pure perte si le risque couvert, en l'occurrence la dépendance, ne survient finalement jamais. De même, vous devrez repartir à zéro si vous décidez de changer d'assureur en cours de route.
Julie Polizzi / LSP
Photos © iStock
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