RCF : Philippe Grandcoing et le festival du moyen métrage à Brive dans « Vies d'Envies »
Il est de la race des vifs, des boulimiques, des insatiables, des éternels curieux : agrégé d'Histoire, prof' en hypokhâgne au lycée impérial Gay-Lussac à Limoges, passionné par sa région limousine natale et attentif à la vie publique locale, Philippe Grandcoing écrit. Et, dans ce registre, il n'en finit pas de surprendre. Cette inclination où le désir d'écriture rejoint le souci de déambuler entre patrimoine, faits divers, société, politique, il la pratique couramment avec son complice Vincent Brousse avec lequel il a déjà co-signé une quinzaine d'ouvrages, et, accessoirement, avec Dominique Danthieux. Depuis « 1905, le printemps rouge de Limoges » publié en 2005 aux défuntes éditions Culture & Patrimoine, Philippe Grandcoing s'est laissé envoûter par les châteaux et châtelains du XIX° siècle en Haute-Vienne, puis par Burgou le « Robin des Bois limousino-périgordin », par la crise urbaine et à la révolution à Limoges sous la Seconde République, par l'innovation agricole depuis le Moyen-âge, par le Front populaire, les ostensions, les utopies et les divers militantismes développés en Limousin : autant d'investigations qui précédèrent la tentation d'exhumer les grandes affaires criminelles dont la région fut le théâtre, et autant de publications s'honorant d'un indice de satisfaction plutôt flatteur. Dans le droit fil de « La belle époque des pilleurs d'églises - Vols et trafics d'émaux médiévaux » (entre 1904 et 1907 en Auvergne et Limousin), ouvrage publié en 2017 aux Ardents Editeurs, présentement Philippe Grandcoing vient d'investir une veine cousine en tâtant cette fois du romanesque : un glissement progressif vers l'excitant plaisir de laisser enfin librement vagabonder un imaginaire nourri d'anecdotes, de situations et de personnages inspirés par le Paris du début du siècle écoulée. D'un antiquaire, Hippolyte Salvignac, il a fait son héros, missionné par Georges Clémenceau pour, avec l'aide de l'inspecteur Jules Lerouet, tenter de démanteler un trafic d'oeuvres d'art volées dans les églises rurales... Un premier roman habilement troussé, titré « Le Tigre et les pilleurs de Dieu », paru aux Editions de Borée. De la plume à la caméra, le pas sera allégrement franchi à la faveur des Rencontres internationales du moyen métrage de Brive dont la quinzième édition, du 3 au 8 avril au Rex, est porteuse de belles promesses (22 films en compétition d'une durée de 30 à 60 minutes, 80 projections, des actions éducatives dédiées aux scolaires, des débats, des ateliers...). Suivi par 7.700 cinéphiles en 2017, ce festival, unique en Europe, s'est donné cette année Romane Bohringer pour présidente tandis que les traditionnels hommages délivrés aux réalisateurs concerneront François Ozon, le Britannique Stephen Frears, le Polonais Krzysztof Kieslowski, le regretté Djibril Diop Mambety, et la Libanaise Danielle Arbid présente avec deux films (le 8 à 14 h). Parmi les cinéastes invités : Olivier Assayas et Alain Cavalier. « Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF Limousin : jeudi 5 avril de 20 h à 22 h, et rediffusion dimanche 8 de 16 h à 18 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 89.3 à Argentat, 102 à Ussel).
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