« L’incroyable histoire du facteur Cheval est un film romantique avec des histoires d’amour »
[caption id="attachment_232979" align="aligncenter" width="800"] Nils Tavernier, le réalisateur, a présenté son film au public limougeaud[/caption]
Dans le cadre des Rencontres cinéma de Limoges, Nils Tavernier est venu présenter en avant-première son film « L’incroyable histoire du facteur Cheval », qui sortira en salle le 16 janvier 2019. Entretien avec le réalisateur.
Info : Pourquoi avoir voulu raconter l’histoire du facteur Cheval ? Nils Tavernier : Alexandra Fechner, ma productrice, m’a proposé cette histoire, que je ne connaissais pas du tout. Aussi, je suis allé voir le Palais idéal, que j’ai trouvé incroyable, construit qu’avec des cailloux pendant plus de 30 ans. C’est une véritable cabane pour enfants. Et puis, il y a Cheval en lui-même, sa personnalité différente, légèrement fou, hors normes, qui rentre un peu, comme on dirait aujourd’hui, dans le spectre autistique. C’est quelqu’un, qui part avec une difficulté d’intégration dans le monde. Il est exclu et s’en exclut. A l’instar de Billy Elliot (NDLR : film réalisé par Stephen Daldry datant de 2000), sa différence va faire sa force. Aimer et être aimé d’un enfant, avec une relation extrêmement forte avec sa fille Alice, va être un des éléments déclencheurs pour son passage à l’acte monomaniaque, dont on va suivre tout le cheminement. Finalement, « L’incroyable histoire du facteur Cheval » est un film sur l’exclusion, tout en poussant à croire en ses rêves. Info : Quelles ont été les conditions de tournage ? N.T. : Nous avons été très bien accueillis par les représentants de la commune d’Hauterives, qui est propriétaire du Palais, ainsi que son directeur, et les conservateurs. Ils ont lu le scénario et m’ont fait confiance. Nous avons pu réellement tourner dans le Palais. Seules l’arche et la porte ont été reconstituées avec une image de synthèse. Elles ont été détourées et nous avons rajouté les éléments. Il n’était évidemment pas possible de « reconstruire » le Palais. Info : Vous aviez déjà tourné avec Jacques Gamblin dans votre précédent film « De toutes nos forces ». Pourquoi l’avoir choisi pour incarner Ferdinand Cheval ? N.T. : J’ai écrit le film pour lui, car je suis « groupie à mort ». Il est bluffant, saisissant, exceptionnel. Il a énormément travaillé sur les mouvements du corps, des bras, de la tête et des yeux, car il ne fallait pas tomber dans le burlesque. Il incarne parfaitement cet homme inébranlable malgré les épreuves. Laetitia Casta a rejoint le casting plus tard pour incarner Philomène, la deuxième femme de Cheval. Je voulais quelqu’un à la fois de lumineux et de terrien. Philomène ne voit pas pourquoi on ne peut pas être aimé par quelqu’un de normal si on est différent. Elle a mis ainsi tout le monde à l’amende. « L’incroyable histoire du facteur Cheval » est en définitive un film romantique, un film câlin, avec des histoires d’amour. Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photo : Yves DussuchaudSynopsis Fin XIXe, Joseph Ferdinand Cheval (Jacques Gamblin) est un simple facteur qui parcourt chaque jour la Drôme, de village en village. Solitaire, il est bouleversé quand il rencontre la femme de sa vie, Philomène (Laetitia Casta). De leur union naît Alice. Pour cette enfant qu’il aime plus que tout, Cheval se jette alors dans un pari fou : lui construire de ses propres mains, un incroyable palais. Jamais épargné par les épreuves de la vie, cet homme ordinaire n’abandonnera pas et consacrera 33 ans à bâtir une œuvre extraordinaire : « Le Palais idéal ».
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