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Il est où le bonheur ? Il est où ?

08h00 - 15 mars 2020 - par Info Haute-Vienne
Il est où le bonheur ? Il est où ?
Carpe Diem : une maxime à adopter pour être heureux ? - ©

En 2012,le 20 marsa étédécrétée Journéemondialedu bonheurpar l'ONU. Maisfinalement, c'est quoile bonheur ? Témoignages.

Pour le dictionnaire Larousse, le bonheur se décline en trois significations « Bonne chance, circonstance favorable ; État de complète satisfaction ; Joie et plaisir liés à une circonstance ».

PHILOSOPHIE

Mais au-delà, il existe également une définition philosophique. Marie-Noëlle Agniau, professeur de philosophie au lycée Auguste-Renoir à Limoges et poétesse, explique : « La question du bonheur est aussi ancienne que la philosophie qui remonte à Platon. Un texte d'Hérodote restitue un dialogue entre Solon, qui a participé à la construction d'Athènes, faisant partie des 7 Sages, et Crésus, qui détient argent et pouvoir. Ce dernier l'interroge : quel est l'homme le plus heureux que vous ayez connu ? Solon lui répond : l'homme qui connaît une ''belle mort'' est l'homme que vous cherchez. Les biens sur cette terre sont aussi éphémères que la vie elle-même. Le critère ultime d'une vie heureuse, c'est la qualité de la mort qu'elle soit glorieuse au combat ou sereine après une longue vie ».

COURAGE

Pour Alain « il est plus facile d'être malheureux qu'heureux car nous avons toujours des raisons d'être malheureux. Le bonheur exige du courage. Si on attend que ça vienne de l'extérieur, du hasard, on sera toujours malheureux. On va souffrir et être ''ballotté''. Le bonheur est lié à la volonté, au courage et à l'action, chacun étant libre d'y mettre ses propres valeurs, sachant qu'il y a des ''universels'' comme la famille, les enfants... », relate le professeur de philo.

ATTENTIF

Pour Marie-Noëlle Agniau, Homère dans l'Iliade, a l'approche la plus éclairante : « Pourquoi le bonheur est désirable ? L'homme a conscience de la misère de sa condition. Il va donc désirer quelque chose dont il perçoit le manque. Pour Homère, le bonheur, c'est-à-dire tout avoir sans forme de précarité, est donc réservé aux Dieux, qui sont immortels. Aujourd'hui encore, nous avons conscience de nos manques... ». Et de continuer : « Le bonheur est finalement la capacité à être attentif au réel et disponible pour accueillir la réalité dans tout ce qu'elle peut avoir de beau, d'enchanteur et se dépendre de toutes nos charges ».

OPTIMISTES

Délégué régional pour le Limousin de la Ligue des Optimistes de France, Fred Clavaud voit le bonheur comme « un levier qui permet d'accéder au bonheur. Être heureux part d'une intention sachant qu'il demeure des facteurs qu'on ne maîtrise pas comme l'environnement, la génétique-l'héritage... ».

À titre personnel, il aime entremêler les notions de plaisir et de bonheur, dans le partage et l'échange, cultivant les liens et la qualité des relations aux autres. Altruiste et généreux, sa perception du bonheur est liée à la « contribution » qu'il peut apporter autour de lui, à des « activités pro bono ».

Existe-t-il des clés ? « S'entourer de gens qu'on perçoit comme heureux et éviter les personnes toxiques même si on peut les aimer comme la famille. S'accorder du temps pour soi, une forme d'égoïsme positif, sans culpabilité et sans être égocentrique », confie-t-il. Pour lui, le contraire de l'optimiste n'est d'ailleurs pas le pessimiste, mais le cynisme. Reprenant une citation d'Alain, il conclut : « Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté ».

EN
ENTREPRISE

Et quid du bonheur en entreprise ? Être heureux sur son lieu de travail est devenu « tendance ». « Le bonheur étant un état d'être, pourquoi les entreprises devraient-elles veiller à ce que les salariés soient ''heureux'' ? En revanche, elles peuvent fournir des conditions de travail agréables apportant du bien-être, qui est différent du bonheur, et donner envie de s'impliquer. La bienveillance est le moyen à long terme d'être rentable. Dire quand ça va bien ne suffit pas, mais il ne faut pas oublier de le faire », analyse Fred Clavaud, également coach et formateur en entreprise.

FACEBOOK

Les réseaux sociaux étant dorénavant des « sources » d'information, on a lancé une bouteille à la mer sur une page bien connue sur Limoges, avec cette simple question : « Pour vous, c'est quoi le bonheur ? ». Nous avons recueilli 165 commentaires. Impossible de tous les publier, sachant que pour beaucoup, ce sont les enfants, la famille, un amoureux, un mari... sans oublier la santé « une vie sans douleur », la sienne et celle de ceux qu'on aime.

Morgan De Rome écrit : « Le bonheur... Parvenir à vivre la vie dans laquelle on se sent souriant et épanoui quelle qu'elle soit... Pas forcément être marié, avoir des enfants, un CDI, être propriétaire, mais toutes ces petites choses qui nous font rire et sourire au quotidien telles que s'épanouir dans ses passions, un café en bonne compagnie, un bon repas, une musique qui nous touche émotionnellement, tout un ensemble de petites choses ». Pour Sandrine Lefoye, « le bonheur est un choix, celui de ce que je fais de chaque expérience, du plomb ou de l'or... » ; pour Anne-Marie Fortassin « c'est apprécier ce que l'on a et ne pas vouloir toujours plus » ; pour Patricia Vedrines, c'est « vivre dans la bienveillance, être entouré de ceux qu'on aime, ne pas se prendre la tête pour des choses futiles, être en vie tout simplement ». Florence Opinel rajoute : « C'est ne pas se poser de question, être apaisée, avoir envie et agir sans appréhension, c'est aussi ressentir sans retenue ». La sophrologue Nadine Dumas propose : « Un bon alignement entre ses valeurs, ses pensées et ses actes ».

VOYAGEUR

Pour Fianso L'insouciant, « la question est le bonheur existe-t-il ? Pour ma part j'en doute, le fondement de l'humanité est d'être un éternel insatisfait. Alors pour moi ce qui s'en rapproche le plus, c'est la liberté ! Je ne vous parle pas du semblant de liberté qui nous est accordé mais de ne plus avoir de compte à rendre à qui que ce soit, profiter de notre courte vie ».

Véronique Garant suggère : « Le bonheur, c'est savoir apprécier ce que l'on a, sans envier ce que les autres ont. C'est le service, le partage, c'est aimer tout simplement et pouvoir se coucher le soir en se disant que l'on a donné le meilleur de soi-même. C'est reconnaître les bénédictions même dans les moments compliqués et douloureux. C'est poser le bon regard autour de soi ».

Plus poétique, Martine Julliand lance : « Le bonheur est un voyageur ! Il se pose ici et là puis au bout d'un certain temps s'en va. Il peut revenir selon ses propres envies. Le bonheur c'est une multitude de petits détails dont on n'a pas toujours conscience. Puis un détail disparaît pour l'éternité ; le bonheur déjà a un autre goût. Le bonheur, à l'inverse d'un arbre bien enraciné dans la terre, a des racines invisibles qui ne prennent forme que lorsque qu'une de ses racines est coupée. Le bonheur ? C'est trop souvent après son départ que l'on mesure à quel point nous étions en lui ».

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