DOSSIER SERVICES À LA PERSONNE : Les aidants familiaux ont des droits
4 millions d'aidants assistent une personne âgée de leur proche entourage qui est malade ou en perte d'autonomie. La loi définit leur rôle et leur donne des droits.
En France, plus de 8 millions de personnes accompagnent au quotidien un proche malade, handicapé ou en situation de dépendance. La moitié apporte une aide régulière à une personne âgée vivant à domicile.
Dans un contexte accru de vieillissement de la population, ces « proches aidants » ou « aidants familiaux » ont un rôle essentiel pour la société. La loi précise qui ils sont : conjoint, partenaire pacsé, concubin, parent, voisin ou ami entretenant des liens étroits et stables avec la personne aidée. L'aide apportée consiste à effectuer pour elle une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne de manière régulière et à titre non professionnel.
Cet accompagnement « ne va pas forcément de soi », rappelle l'Association française des aidants* pour qui « être aidant ne doit pas signifier endosser tous les rôles en permanence et mettre totalement entre parenthèses sa santé, sa vie de couple, de famille, sa vie professionnelle, ses loisirs, ses passions, etc. ».
Les proches aidants ont le droit de souffler. La loi d'adaptation de la société au vieillissement reconnaît leur statut en instaurant notamment un droit au répit qui leur octroie 500 € par an et par personne aidée bénéficiaire de l'APA (allocation personnalisée d'autonomie). Cette somme est destinée à financer ponctuellement un hébergement temporaire, un accueil de jour ou familial ou un renforcement de l'aide à domicile.
Grâce à l'affiliation gratuite à l'assurance vieillesse, l'aidant familial peut valider des trimestres pour sa retraite, en fonction de la durée de la période d'aide, sans qu'il ait besoin de verser des cotisations. Les proches aidants salariés ont aussi la possibilité de s'absenter de leur travail grâce à deux dispositifs : le congé de solidarité familiale et le congé de proche aidant.
Le congé de solidarité familiale concerne uniquement les ascendants, descendants, frères ou sœurs et celui ou celle partageant le domicile de la personne aidée, si celle-ci souffre d'une pathologie mettant en jeu son pronostic vital ou d'une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale. Le salarié fixe la durée de ce congé qui peut durer jusqu'à trois mois, renouvelables sous conditions. Il n'est pas rémunéré mais a droit à l'allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie, soit 56,10€ par jour.
Le congé de proche aidant est élargi aux aidants sans lien de parenté avec la personne aidée en perte d'autonomie (sans notion de fin de vie imminente), qu'ils soient fonctionnaires, salariés avec plus d'un an d'ancienneté dans l'entreprise, travailleurs indépendants ou chômeurs indemnisés. Durant au maximum un an, le congé peut être fractionné par périodes ou donner lieu à un temps partiel. À partir d'octobre 2020, il sera rémunéré de 43€ à 52€ par jour selon la situation familiale de l'aidant.
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