Journée nationale du don d'organes : des bouts de vie...
Le 22 juin aura lieu la Journée nationale du don d'organes et de tissus. Rencontre avec les infirmières de la Coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus du CHU.
C'est un acte citoyen... de solidarité humaine... une dernière volonté qui permet de sauver des vies. Si le don de sang, de plasma et de plaquettes est presque rentré dans le quotidien des Français, celui d'organes et de tissus est à la peine.
Aussi, le 22 juin, une Journée nationale sur le thème « Un lien qui nous unit tous » lui est dédié afin de pouvoir sensibiliser et échanger autour du don d'organes. Elle a également pour objectif de rapprocher tous les acteurs et les maillons de la chaîne du don qu'il s'agisse du grand public, des familles, du personnel...
À Limoges, cette journée est portée par la Coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus du CHU, qui rassemble Émilie Goumilloux, Florence Pouget et Isabelle Quercy, toutes trois infirmières coordinatrices, ainsi que le Dr Maryline Debette-Gratien, médecin responsable, et Stéphane Cibert, cadre de santé.
« La Coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus a plusieurs missions : elle recense les donneurs potentiels et mène des actions d'information et de formation auprès, entre autres, des futurs professionnels de santé, du grand public, des jeunes... », explique Isabelle Quercy.
Organes greffés
Selon l'agence de la biomédecine, en France en 2019, l'activité de prélèvement a augmenté avec 1 924 donneurs d'organes post-mortem (en état de mort encéphalique). On compte 5 901 greffes, avec une centaine de greffes supplémentaires par rapport à 2018 (+25 % en huit ans). Le rein demeure l'organe le plus greffé (3 643 greffes). Suivent le foie, le cœur, les poumons, le pancréas et des parties de l'intestin.
Les médecins peuvent également greffer des tissus tels que des os, des artères, des valves cardiaques, des veines, des tendons ou des ligaments. À cet égard, les yeux ne sont jamais prélevés en vue de greffer un malade, seule la partie transparente à la surface de l'œil, la cornée, est prélevée. 96 % des prélèvements de tissus concernent les cornées.
Mais malheureusement, le nombre de greffes ne suffit pas à combler les besoins : 26 116 personnes étaient en attente l'année dernière.
Que dit la loi ?
En France, le don d'organes et de tissus est régi par les lois de bioéthique. Les trois grands principes sont le consentement présumé, la gratuité du don et l'anonymat entre le donneur et le receveur.
Principe du « consentement présumé » : en France, la loi indique que nous sommes tous donneurs d'organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner (soit en informant ses proches, soit en s'inscrivant sur le registre national des refus).
Gratuité : le don d'organes est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. La loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don.
Anonymat : le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur peut cependant être informée des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes, si elle le demande.
« À l'échelon hexagonal, le taux d'opposition est de 30,51 % alors qu'il n'est que de 16,1 % à Limoges. Un chiffre bien en deçà car les médecins et le personnel sont très investis, notamment dans l'accueil des familles », note Isabelle.
« Il y a de moins en moins de tabou, particulièrement auprès des jeunes générations, même s'il est parfois compliqué d'évoquer le don d'organes, car il fait référence à la mort. De plus en plus, les familles acceptent le don qui les aide dans leur deuil. Une part de leur proche continue à vivre dans d'autres personnes », confie Émile.
Et Isabelle de rajouter : « Le don d'organe leur permet de vivre moins difficilement la séparation avec leur proche. Nous avons toujours ce sentiment d'une relation forte avec ces familles que l'on ne connaît pas. Au terme de cet entretien ''délicat'', nous savons qu'on fera partie de leur vie et eux de la nôtre. Par notre intermédiaire, ils pourront avoir des nouvelles du receveur ».
Concours de dessins
À l'instar de l'initiative des dessins réalisés pour les seniors dans les Ehpad ou pour le personnel soignant durant le confinement, un concours de dessins a été lancé pour la première fois cette année sur le thème « Dessine-moi le don ». Les enfants du personnel hospitalier qui souhaitent y participer doivent envoyer leurs « œuvres » par voie postale à la Coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus, 2 avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges Cedex. Les dessins seront exposés sur le stand d'information lors de la Journée nationale le 22 juin ainsi que dans les différents sites du CHU (Dupuytren 1 et 2, HME, Rebeyrol, Chastaingt...) pendant plusieurs semaines.
Renseignements : www.dondorganes.fr
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