" Je suis favorable à une co-gestion "

Lors du premier conseil communautaire après les élections municipales, Guillaume Guérin a été élu président de Limoges Métropole. Interview.

Vous avez déjà plusieurs mandats et fonctions. Pourquoi cette présidence vous tenait-elle à coeur ?

J'ai toujours dit que présider l'intercommunalité serait un honneur. Pour être à la tête d'un EPCI, il faut faire l'unanimité dans son camp et être transpartisan. Avant l'élection, j'ai rencontré des maires qui ne sont pas de la même famille politique que moi, qui m'ont accordé leur confiance.

Vous aviez " oeuvré " en amont de cette élection en imaginant ce qui était pour vous une proposition de consensus. Que s'est-il passé ?

J'ai échangé avec les différents maires pour leur présenter le pacte de coopération et de co-gestion sous la forme d'un pré-accord. Pendant les négociations, personne ne m'a dit que mes propositions étaient trop " faibles " ou qu'ils n'étaient pas satisfaits des délégations alors qu'il y avait six vice-présidences importantes : la voirie-jeunesse-transport, les finances-budget, le grand pôle tourisme, l'écologie-transition énergétique, le pôle alimentation, l'attraction commerciale et l'activité économique. La gauche a souhaité malgré tout et au dernier moment présenter un candidat. Donc, oui, à titre personnel, je suis déçu. C'était une main tendue très large. Avec cette proposition, il ne me semblait pas me moquer du bloc minoritaire, en me dirigeant ainsi vers une co-gestion.

Comprenez-vous la candidature de Gaston Chassain ?

Apparemment, ils ont voulu un " vote politique " pour évaluer leur poids au sein de l'intercommunalité. Le résultat est sans appel avec 26 voix pour et un vote blanc sur 74 votants. J'ai appliqué une règle purement mathématique. Leurs 35% représentent 5,25 sièges, donc 5 sièges. Ils en ont perdu un… Outre des tensions inutiles, tout cela a renvoyé un mauvais signal notamment auprès de la population qui a marqué son désintérêt pour la chose publique au vu de l'abstention aux élections municipales, et qui nous attend… Malgré tout, et à l'encontre de certaines remarques de ma famille politique qui m'a trouvé trop conciliant, ils ont obtenu cinq vice-présidences qui ont du sens. Bernard Thalamy, le maire d'Aureil, qui est la plus petite commune de la communauté urbaine, a été élu à la 1re vice-présidence. Il aura la charge du " circuit alimentaire " et de la suppléance du président. Gilles Bégout, le maire d'Isle, a obtenu la 3e vice-présidence pour les transports, la voirie, le bus à haut niveau de service (BHNS). Gaston Chassain, le maire de Feytiat, a été élu 8e vice-président en charge de tout ce qui a trait à l'activité commerciale, la gestion des zones artisanales. Émilie Rabeteau, la maire de Condat, est la 9e vice-présidente, dédiée au pôle Environnement. Enfin, Pascal Robert, le maire de Verneuil, est le 11e vice-président, en charge des finances et du budget.

Quels seront les grands chantiers auxquels vous comptez vous atteler le plus rapidement possible ?

L'enjeu majeur est le développement économique et l'attractivité territoriale en général : la crise sanitaire va laisser des séquelles lourdes et violentes qui vont " frapper " fortement et durablement. Le numérique tient également une place importante. Avec l'arrivée des écologistes dans certaines villes et intercommunalités, des sociétés ou des porteurs de projets peuvent s'inquiéter de l'application de normes trop strictes et chercher à s'implanter à ailleurs. Nous devons promouvoir Ester Technopole. Parmi les grands chantiers, il y a bien sûr les programmes de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), le BHNS ou encore la voirie, deux tiers des maires de l'intercommunalité se plaignant de la gestion de cette enveloppe.

Cette présidence est néanmoins un " succès personnel "…

Je monte les escaliers marche à marche sans les sauter. J'avais dit que si j'obtenais la présidence de Limoges Métropole, je ne serais pas candidat à d'autres élections. Je ne me présenterai pas comme tête de liste aux Régionales, tout en restant conseiller afin de siéger dans l'hémicycle pour défendre mon territoire.