Des films militants et engagés...
Du 8 au 16 octobre auront lieu les septièmes Rencontres cinématographiques de Limoges, avec 23 films, tous en avant- première.
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Du cinoche de qualité », lance Bruno Penin, le directeur des cinémas Grand Écran et du Lido, qui porte les Rencontres cinématographiques de Limoges. Durant neuf jours, une belle programmation, « à la hauteur des précédentes », précise-t-il, va proposer 23 films, tous en avant-première, avec la possibilité d'échanger avec les équipes.
Immanquables
Samedi 8 octobre à 20 heures, Grand Écran Ester (soirée d'ouverture) : « De Grandes Espérances ». Été 2019. Diplômée de Sciences-Po, Madeleine part préparer les oraux de l'ENA en Corse avec son amoureux, Antoine. Au détour d'une petite route déserte, le couple se retrouve impliqué dans une altercation qui tourne au drame. Le secret qui les lie désormais pèsera lourd sur leur future carrière politique.
Mardi 11 octobre à 20 h 30, Grand Écran Centre : « Les Engagés ». Sur la route de Briançon, la voiture de David percute un jeune migrant poursuivi par la police. Suivant son instinct, David le cache dans son coffre et le ramène chez sa compagne Gabrielle qui vit avec ses deux enfants. Bouleversé par le destin de cet adolescent, David s'engage à l'aider coûte que coûte. « C'est une fiction inspirée de plusieurs faits divers qui se sont passés à la frontière dans les Hautes-Alpes. Ce film militant oppose la loi à la bonne conscience », confie le directeur des cinémas, supposant qu'il y aura de nombreuses discussions à la suite de la projection en présence de la réalisatrice Émilie Frèche.
Jeudi 13 octobre à 18 heures au Grand Écran Ester : « Les Miens ». Moussa a toujours été doux, altruiste et présent pour sa famille. À l'opposé de son frère Ryad, présentateur télé à la grande notoriété qui se voit reprocher son égoïsme par son entourage. Seul Moussa le défend, qui éprouve pour son frère une grande admiration. Un jour Moussa chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d'un traumatisme crânien. Méconnaissable, il parle désormais sans filtre et balance à ses proches leurs quatre vérités. Réalisateur et acteur, Roschdy Zem s'est inspiré de sa famille pour ce film choral, qui n'est pas « typé » mais plutôt proche des films italiens des années 70.
Vendredi 14 octobre à 18 heures, Grand Écran Centre : « Noémie dit oui » (doublement primé au Festival du film francophone d'Angoulême). Noémie (15 ans) vit dans un centre jeunesse depuis trois ans. Lorsqu'elle perd tout espoir d'être reprise par sa mère, Noémie fugue en quête de sens et de liberté. Elle va rejoindre son amie Léa, une ancienne du centre, qui l'introduit dans une bande de délinquants. Bientôt, elle y rencontre Zach qui lui propose rapidement d'être escorte le temps d'un week-end. « C'est certainement le moins connu des longs métrages présentés. Il traite un sujet qui l'a déjà été mille fois au cinéma, mais d'une façon nouvelle. Sans scène de violence, ou osée. La réalisatrice, Geneviève Albert, est dans le non-montré et c'est d'autant plus fort », explique Bruno Penin.
Samedi 15 octobre à 20 h 30 au Grand Écran Centre : « Mascarade », avec Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet. Lorsqu'un jeune gigolo tombe sous le charme d'une sublime arnaqueuse, c'est le début d'un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d'Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s'offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d'une ancienne gloire du cinéma et d'un agent immobilier ? Le réalisateur Nicolas Bedos dresse le portrait d'un milieu qu'il connaît bien pour en dénoncer les travers.
Russe
« La femme de Tchaïkovski » (dimanche 9 octobre à 18 heures au Lido). Russie, XIXe siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et brillante, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l'amour qu'elle lui porte tourne à l'obsession et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui. Le réalisateur russe Kirill Serebrennikov, exilé entre la France et l'Allemagne, est vivement opposé à Poutine. Pourtant, ce long métrage (loin de toute propagande) n'est pas officiellement sorti en France au vu du contexte. Cette projection a lieu en partenariat avec l'association Droujba.
Jeune public
« Le Petit Nicolas, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? », avec les voix de Laurent Lafitte et Alain Chabat (samedi 8 octobre à 16 h 15 au Grand Écran Ester). Penchés sur une large feuille blanche quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d'apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l'atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie. Sempé et Goscinny lui raconteront leur rencontre, leur amitié, mais aussi leurs parcours, leurs secrets et leur enfance. Un dessin-animé avec deux niveaux de lecture.
Sans oublier « Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse » (dimanche 9 octobre à 10 h 30 au Grand Écran Ester) et « Ernest et Célestine, le voyage en Charabie » (dimanche 16 octobre à 10 h 30 au Grand Écran Ester).
Toujours 5€
Toutes les séances sont au tarif unique de 5€, car « le but n'est pas de gagner de l'argent mais de faire venir des spectateurs au cinéma pour découvrir des films, sans que le prix ne soit un frein », justifie Bruno Penin. Quant à la proposition de Kad Merad de baisser le prix du ticket, qui lançait au micro de RMC : « Une place de cinéma, ce n'est pas donné [...] Quand on part en famille, qu'on prend deux glaces, trois bonbons, ça fait des soirées chères...Ça passera forcément par un effort économique. Baisser les prix ? Peut-être ! Un prix fixe comme les livres ? Peut-être ! Il faut s'adapter à la crise que l'on vit. Il ne faut pas attendre ! », le directeur des salles limougeaudes rétorque avec ironie : « Et pourquoi ne pas baisser le cachet des acteurs ? La fréquentation a du mal à redémarrer. On espère que ce type d'événement va nous aider. Les gens ont perdu l'habitude de sortir pour voir des films. La pente est difficile à remonter mais on va y parvenir marche après marche, mètre après mètre ». D'ailleurs, toujours dans une optique de « reconquête », des travaux sont en cours avec la modernisation des caisses, de l'accueil et de la confiserie ainsi que la création d'une zone d'attente en centre-ville. Et bien évidemment la nouvelle salle Cinemax (cf l'interview de Virgile Fridemann ci-contre) qui sera terminée pour le début de ces Rencontres cinématographiques.
Programme détaillé : www.grandecran.fr/rencontres-cinematographiques-de-limoges
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