Le Gérontopôle poursuit sa structuration (Dossier spécial seniors)
Le Gérontopôle Nouvelle-Aquitaine s'est doté d'un conseil d'experts pour assurer la pertinence scientifique de ses travaux. Parmi eux, figure le professeur Achille Tchalla, chef du pôle médecine gériatrique du CHU de Limoges.
Quel sera votre rôle dans ce conseil scientifique ?
J'ai prévu de porter les actions expérimentées chez nous depuis quelques années, autour du vieillissement en bonne santé et des nouvelles technologies au service du bien vieillir, en lien avec l'université Harvard à Boston avec laquelle nous menons des projets autour des causes de la perte de mémoire chez le sujet âgé et sa prise en charge. Ce Gérontopôle va nous permettre de faire en grand ce que nous faisions déjà en Limousin, puisque nous en sommes les fondateurs. Nous avons innové dans de nombreux domaines comme le parcours de soins et l'importance de la prise en charge à domicile. Nous allons également pouvoir renforcer notre collaboration avec les universités étrangères pour donner une dimension internationale au Gérontopôle.
Comment les États-Unis abordent-ils le bien-vieillir ?
Les Américains, qui sont dans un modèle assuranciel, intègrent beaucoup plus l'accessibilité lors de la construction des logements ou des bâtiments ouverts au public. En France, nous aménageons le domicile lorsque la personne âgée n'arrive plus à s'y maintenir correctement. Nous misons beaucoup sur le soin à domicile, alors qu'aux États-Unis, les gens se rendent avant tout à l'hôpital. L'autre différence fondamentale porte sur le rôle du collectif et la solidarité autour de la santé, qui est plus importante chez nous.
Comment le Gérontopôle va-t-il encourager la recherche ?
Mon rôle, en tant que pilote du centre limougeaud de recherches sur les maladies neurodégénératives, sera de préserver notre implication dans les travaux mondiaux sur la maladie d'Alzheimer. Nous constatons déjà que les nouveaux retraités ont pris conscience de la nécessité de retrouver une activité quotidienne dès l'entrée dans cette phase de leur vie. Le numérique leur permet de s'ouvrir plus facilement sur les loisirs ou de retrouver certains plaisirs de la vie, notamment la sexualité au grand âge. Nous devons aussi renforcer la prévention, car chez des personnes âgées au profil polypathologique, un petit événement entraîne souvent une dégradation de leur état général qui reposait sur un équilibre fragile. Mais, dans nos territoires confrontés à la désertification médicale, l'accès aux soins devient plus difficile et le traitement de certaines maladies a été considérablement retardé.
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