" Mozart " et Johnny sur la scène du Zénith
À quelques jours de l'anniversaire du décès de Johnny Hallyday, le 5 décembre, Yvan Cassar, qui a créé le Johnny Symphonique Tour (au Zénith de Limoges le 30 mars 2023) s'est confié dans nos colonnes.
Comment est née l'idée du Johnny Symphonique Tour ?
Après le succès de l'album Johnny, vendu à 500 000 exemplaires auprès des fans et de ceux qui connaissaient moins son travail, et le second opus Acte II réalisé pendant le confinement, une idée folle est peu à peu devenue une évidence : il faut faire entendre en concert ces enregistrements exceptionnels de la voix de Johnny Hallyday avec toute leur énergie, leur sincérité, leur puissance, accompagnés par l'ampleur d'un grand orchestre.
Concrètement que va-t-il se passer sur scène ?
Au départ, je voulais faire une soirée de fête à Paris mais Johnny, c'est la France, c'est la province. Donc on ne pouvait pas faire un concert exceptionnel uniquement à Paris. Nous avons préféré organiser un mini-tour pour aller à la rencontre des gens avec un spectacle à l'image de ce qu'était Johnny. Grandiose ! Il y a une centaine de personnes sur scène, avec un orchestre qui joue en live en l'accompagnant comme s'il était là, avec un chœur local différent pour chaque date en province, pour donner cette impression de première fois car on ne répète jamais la même chose. Les musiciens et moi sommes avec une équipe nouvelle et nous avons le stress de bien communiquer, de communier ensemble.
L'aspect visuel est au cœur du spectacle…
Des écrans sont installés pour être totalement immergé. Le dispositif d'images est assez ambitieux pour évoquer tous les Johnny qu'on aime, pour le voir également au cinéma… La dimension cinématographique de ce projet était, pour moi, capitale : c'est l'apport essentiel de l'esthétique symphonique, d'aller dans de grands paysages, dans l'émotion… Le public retrouve des moments d'intimité quand je joue au piano ainsi que d'autres plus " cinématographiques " avec des percussions, des cuivres… à l'image de Johnny qui n'était pas qu'un immense chanteur, mais aussi un physique, un acteur, une présence à l'écran. Avec ce spectacle, j'estime aller au bout de mon travail en lui rendant hommage dans cette esthétique. Les spectateurs sont emportés tant dans l'énergie que dans l'émotion. En fait, ce projet prend son sens dès ma première collaboration avec Johnny au Stade de France en 1998 avec des orchestrations symphoniques. Ma signature a été un peu plus remarquée car c'était la première fois qu'il faisait une telle chose.
Quelle relation entreteniez-vous avec Johnny Hallyday ?
Le début de notre histoire a été un peu compliqué : je l'ai rencontré en 1998 à Los Angeles avant les répétitions. Mon profil ne correspondait pas à celui qui devait diriger ses spectacles. Je n'étais pas guitariste, ni rock'n'roll. Au début, il a été surpris de mon look, de mon parcours et de ma manière de voir les choses. Il a eu de sérieux doutes. Je l'ai rassuré et apaisé. Pour moi, ça a été une école de la vie. Puis, il a vu combien je m'engageais, que j'étais au service de sa musique. Notre relation a tenu aussi longtemps car c'était un ami tout en maintenant une mini-distance car il savait que j'étais d'un autre monde. Il m'appelait en rigolant " Mozart ".
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