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« Il est plus jouissif de voir un gentil garçon bien élevé jouer au con »

07h00 - 31 octobre 2024 - par Propos recueillis par Anne-Marie MUIA
« Il est plus jouissif de voir un gentil garçon bien élevé jouer au con »
« Jouer les héros, les courageux, ceux qui n'ont rien à se reprocher, sur scène comme au cinéma, c'est un peu... emmerdant ! » (© Christophe Martin)

Le 26 novembre, Vincent Dedienne se produira sur la scène de l'Opéra-Théâtre à Limoges, avec son spectacle Un Soir de gala. Interview de l'acteur humoriste.

Pour présenter ce deuxième seul en scène, vous dites « Après avoir fait le tour de mon nombril dans mon précédent spectacle, j'ai décidé de tourner un peu autour des vôtres »...

C'était un peu le fil rouge de mon premier spectacle (rires) mais pour le nouveau, j'ai préféré parler des autres.

Dans Un Soir de gala, on retrouve plusieurs personnages qu'on pourrait qualifier d'« abîmés », des loosers... ?

Je dirais même que ce sont des saletés, des ordures, des infréquentables qui ne vont pas bien... Ce ne sont pas des gens avec qui on a envie de partir en vacances. Bref, des pénibles à croiser dans la vie mais savoureux à voir sur scène.

Comment exploitez-vous ce côté « insupportable » pour faire rire ?

Il est clairement plus rigolo de jouer les méchants, les lâches, ceux de mauvais esprits, les mégalos car les héros, les courageux, ceux qui n'ont rien à se reprocher, sur scène comme au cinéma, c'est un peu... emmerdant ! Les tarés permettent d'aller plus loin dans la fantaisie.

Rassurez-nous : c'est de l'interprétation ? Un rôle de composition sur scène ?

Après le premier spectacle, on m'a beaucoup dit que j'étais un humoriste gentil, la gentillesse étant une qualité que j'aime bien cultiver. C'est donc encore plus jouissif de voir un gentil garçon bien élevé jouer au con !

Pour reprendre, encore, la présentation de ce nouveau one-man-show, il est noté : « C'est un spectacle qui ressemble à la Louisiane, à l'Italie... », une référence à la chanson Le Sud de Nino Ferrer, la suite des paroles étant « Il y a du linge étendu sur la terrasse et c'est joli ». Doit-on s'attendre à voir vos chemises et vos caleçons sur des fils à linge sur la scène de l'Opéra-Théâtre ?

(Rires) Rien de tout ça pour cette soirée... à Limoges !

Vous avez déjà reçu deux Molière dans la catégorie « humour » en 2017 et en 2022. Jamais deux sans trois ?

J'en ai même trois avec celui dans la catégorie « comédien privé » en 2024. Si j'en ai quatre, je pourrais faire une petite table basse (rires).

On vous voit à l'aise aussi bien sur scène, à la télé que sur les planches. Avez-vous des projets ?

Au théâtre, j'ai commencé les répétitions de deux pièces : Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, un auteur contemporain, que j'ai envie de jouer depuis très longtemps, et Il ne m'est jamais rien arrivé, un texte que j'ai adapté d'après ses journaux intimes. En une soirée, j'enchaîne les deux spectacles.

Après le succès d'Un chapeau de paille d'Italie, on vous attend un peu au tournant ?

Ce n'est pas du tout le même registre. Un chapeau de paille d'Italie était une comédie, un vaudeville. Juste la fin du monde traite de la mort, de la maladie, de la famille...

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