Guy Donnart : « Etre le Père Noël des chiens et des chats »

Jusqu’au 31 décembre, la SPA de la Haute-Vienne organise « Le Noël des animaux » dans les grandes surfaces du département et au refuge. Entretien avec Guy Donnart, le président.

Info Magazine : En quoi consiste l’opération « Le Noël des animaux » ?

Guy Donnart : Il s’agit d’une opération assez ancienne, qui est propre à la Haute-Vienne. Jusqu’au 31 décembre, nous proposons une collecte de nourriture, de croquettes et de pâtée, pour les chiens et les chats du refuge, dans une soixantaine de grandes surfaces du département. Une quarantaine de bénévoles est mobilisée avec des cartons identifiables ou des chariots positionnés près de l’accueil, pour récupérer les dons. Au total, 10 tonnes de nourriture sont collectées, ce qui représente près de 20.000€. Il est également possible de déposer des dons directement à la SPA, 156 avenue du général René Chambe à Couzeix. Ce peut être l’occasion pour de nombreux amis des animaux de visiter le chenil et pourquoi pas d’adopter l’un de ses pensionnaires…

Info : Vous avez dernièrement inauguré une nouvelle infirmerie. Qu’en est-il ?

G.D. : Célébrant les 90 ans d'existence de la SPA de la Haute-Vienne, créée par Théodore Haviland en 1927, les journées portes ouvertes des 7 et 8 octobre derniers ont été marquées par l'inauguration de la nouvelle infirmerie pour chiens « Janine Delage », en présence de cette dernière, actuellement présidente d’honneur. Elle a consacré une grande partie de sa vie aux animaux. Sophie Vouzelaud, la marraine du refuge et première dauphine de Miss France 2007, y a également pris part. Depuis quelques mois, nous avons une très belle salle de chirurgie avec un vétérinaire qui consulte tous les matins. Or, il manquait une salle de chirurgie post-opératoire. Cet équipement va nous permettre de limiter les frais vétérinaires, s’élevant à 450.000€/an. Elle est également utilisée pour accueillir les animaux blessés…

Info : Accueillez-vous beaucoup de chiens et chats maltraités ?

G.D. : Depuis le début de l’année, 600 cas d’animaux maltraités ont été signalés. Mais toutes les maltraitances n’aboutissent pas à une condamnation. Un cas sur deux est classé sans suite. Seule une dizaine de condamnations est prononcée. Je ne pense pas qu’il y ait davantage de cas de maltraitance, mais une prise de conscience des voisins et des citoyens. Selon moi, la législation n’est pas suffisante, trop laxiste. La loi devrait être plus coercitive, avec l’obligation d’identifier les animaux.

Info : A l’instar de nombreux autres refuges, le taux d’occupation doit être à son maximum…

G.D. : Depuis le mois de janvier, nous avons accueilli 2.550 animaux contre 2.300 l’an passé. Et l’année n’est pas finie ! Par exemple, en juillet, nous avons reçu 600 chats, soit le double par rapport à 2016. De part la douceur de la météo, les chattes ont fait deux à trois portées. Aujourd’hui, nous avons une occupation maximale avec 200 chiens : on ne sait plus où les mettre ! Nous n’avons plus de pic d’abandons comme autrefois avant l’été, mais un flux permanent d’arrivées, notamment à la suite des saisies de la police des chiens dits dangereux.

Info : Noël est dans quelques jours. N’est-il pas souhaitable de rappeler clairement qu’un animal n’est pas un jouet ?

G.D. : Un animal n’est ni un cadeau, ni un jouet. Pour Noël, les chiens et les chats qui seront achetés en animalerie « pour faire plaisir » aux petits ou à la grand-mère, se retrouveront au refuge dans les trois mois…

Propos recueillis par Anne-Marie Muia. Photo © D.R.