Des discriminations liées à l'apparence physique bien réelles en entreprise

Le Groupe APICIL vient de publier les résultats de la 5e édition de son baromètre « Les Français et l'inclusion » réalisée avec OpinionWay.
Qu'il s'agisse du poids, du style vestimentaire, de la couleur ou de la coupe de cheveux, ou encore d'un maquillage jugé trop prononcé, les discriminations liées à l'apparence physique sont souvent sous-estimées en entreprise. Pourtant, l'apparence physique et vestimentaire figure parmi les 25 critères de discrimination interdits par la loi et a un impact réel dans le monde professionnel.
Les résultats
Selon le baromètre « Les Français et l'inclusion » du Groupe APICIL, pour 58 % des Français, la société française est inclusive. Un chiffre en baisse de 5 points par rapport à 2024 (63 %).
L'origine ou la race supposée (85 %), le handicap (83 %) et l'apparence physique (83 %) sont les discriminations que les Français relèvent le plus.
Tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer en matière d'inclusion que ce soit les citoyens (91 %), les pouvoirs publics (89 %), les écoles (88 %) et les entreprises (87 %). Les Français ne sont que 51 % à juger les actions en faveur de l'inclusion suffisantes de la part des entreprises.
La quasi-totalité des Français (97 %) considère que l'apparence physique exerce une influence sur au moins une étape de la carrière. En tout premier lieu, le recrutement (77 %), l'onboarding (71 %), l'accès à de nouvelles missions (71 %) et les promotions (68 %).
Des discriminations bien réelles
Dans un contexte où près des deux tiers des entreprises (64 %) n'imposent pas de code vestimentaire, 70 % des salariés français considèrent que leur entreprise agit peu pour lutter contre les préjugés liés à l'apparence physique et seuls 43 % y ont été sensibilisés.
Les préjugés liés à l'apparence physique sont pourtant tenaces dans le monde professionnel : aux yeux de la quasi-totalité des Français (97 %), elle exerce une influence sur au moins une étape de la carrière. Ainsi, ils estiment qu'elle joue un rôle primordial dans le recrutement (77 %), l'intégration des nouveaux embauchés (71 %), l'accès à de nouvelles missions (71 %), ainsi que pour les promotions (68 %) et les augmentations (54 %).
Piercings et tatouages
De plus, près de neuf personnes interrogées sur dix (88 %) jugent que certaines attitudes ou apparences ne sont pas professionnelles, renforçant les stéréotypes.
En tête des critères jugés non professionnels figurent l'attitude corporelle, qu'il s'agisse de la posture ou de la gestuelle (52 %, devant les cheveux colorés (51 %), les piercings (50 %) et les tatouages visibles (42 %).
De manière générale, la grande majorité des salariés se sentent à l'aise avec leur physique actuel au sein de leur entreprise (75 %) et considèrent pouvoir être eux-mêmes sur leur lieu de travail (72 %). Pourtant, conscients de l'importance de l'apparence, ils sont 59 % à veiller à leur apparence physique et 58 % à leur tenue vestimentaire.
De façon plus marquée, près d'un travailleur sur trois (31 %) a déjà adapté son apparence à la suite d'une remarque sur son apparence ou sa tenue au sein de son entreprise. Les jeunes salariés sont les plus nombreux à avoir effectué ce changement (44 %, contre 18 % chez ceux âgés de 50 ans et plus).
Témoins et victimes
Plus que des a priori, un salarié sur trois (32 %) a déjà été témoin de discriminations au sein de son entreprise, en raison d'une tenue vestimentaire (26 %) ou de l'apparence physique (25 %). Un sur quatre (25 %) en a même été victime, que ce soit en lien avec sa tenue (20 %) ou son apparence physique (20 %).
Ces discriminations émanent principalement de collègues (52 % pour la tenue vestimentaire et 46 % pour l'apparence physique). Les jeunes salariés ont davantage été témoins de situations de ce type de discriminations (44 %), tout comme ils en ont davantage été victimes (32 %).
Inquiétudes
Ces comportements suscitent de l'inquiétude : près d'un quart des travailleurs (24 %) craint de subir des discriminations au sein de leur entreprise.
Sous la pression du regard des autres, 57 % des Français seraient prêts à réaliser au moins un ajustement physique pour des raisons professionnelles. Les concessions les plus fréquentes sont le changement du style vestimentaire (37 %, dont 17 % l'ont déjà fait) et la coupe de cheveux (27 %, dont 13 % l'ont déjà fait).
Près d'un jeune sur trois âgé de 18-24 ans (29 %) se dit même prêt à recourir à la médecine esthétique pour des raisons professionnelles, contre seulement 12 % de l'ensemble de la population.
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