Devenir une autre la nuit tombée
Vendredi 7 à 20 heures et dimanche 9 avril à 15 heures, l'Opéra de Limoges présente La Sonnambula de Vincenzo Bellini.
Composée en deux mois seulement par un Bellini très inspiré et créée à Milan, La Sonnambula a tenté les chanteuses les plus célèbres, à commencer par Maria Callas qui fut une Amina de légende. Anna Moffo et Maria Malibran ont elles aussi enfilé la robe de fiançailles.
C'est à la cantatrice Giuditta Pasta (1797-1865), acclamée dans l'Europe entière comme la plus grande interprète de son temps, que Bellini doit une large partie du triomphe de son opéra. Sommet du bel canto, cette œuvre offre quelques-uns des plus beaux airs de soprano du répertoire.
VOYAGE INTÉRIEUR D'AMINA
Un couple d'amoureux va se marier, mais la jalousie du fiancé retarde les noces, le compositeur Vincenzo Bellini a écrit l'une des plus belles pages lyriques du romantisme italien. Le chant rayonne avec autant de pureté que dans ce rêve éveillé, où l'âme de l'héroïne Amina semble affleurer à chaque note.
L'œuvre comporte certains des plus beaux airs de soprano du bel canto. Longues cantilènes, aigus extatiques, acrobaties vocales, tout l'art du chant est ici résumé et séduira aussi bien Chopin que Wagner. En dépeignant un monde cruel où la fragilité et la douceur ont bien du mal à se faire entendre, Bellini explore toutes les possibilités musicales pour traduire les sentiments d'Amina, victime innocente d'un mal inconnu, cette somnambule qui s'échappe de sa chambre et devient une autre à la nuit tombée.
La Sonnambula nous entraîne dans un étrange songe éveillé, inquiétant, envoûtant, magnifié par de superbes costumes issus d'un monde fantastique, irréel et surnaturel.
UNE CLÉ NOMMÉE DÉSIR
« Le propre du rêve est de ne pas connaître de limite. Le rêveur s'y tient comme un funambule dans un tableau de Piranèse ou sur le fil du rasoir comme Amina lors de sa seconde apparition fantomatique. Quant au récit du rêve, on y voit comme les traces d'une cérémonie occulte, les reliefs d'un banquet dont on a oublié en l'honneur de qui ou de quoi il a été dressé. Ces éléments sont à mes yeux tels des fragments de rébus évoquant les spectaculaires capuchons arborés jusque dans les années 30 par les femmes de l'archipel volcanique des Açores et dont l'usage reste énigmatique. Une indétermination quant à leurs origines (géographique ou de filiation) marque du reste les personnages clés de cette œuvre : on ne sait pas au juste d'où vient Amina, d'où surgit Rodolphe. Sinon qu'ils viennent d'ailleurs. Marqués par cette étrangeté où l'effroi gothique pousse la rêverie romantique dans ses ultimes retranchements. Comme pour tout rêve, le sens en est codé. Comme en tout rêve, la clé du code a nom Désir, et les deux manifestations de somnambulisme sont la forme spectaculaire de son incarnation », explique Francesca Lattuada, la metteure en scène.
Billetterie : 05.55.45.95.95 ou billetterie@operalimoges.fr
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