Et si on essayait le mécénat de compétences ? (dossier spécial seniors)
Si bon nombre de seniors profitent de leur retraite pour se lancer dans le bénévolat, rares sont ceux qui savent que cet engagement au service de l'intérêt général peut s'exprimer en amont, sur leur temps de travail, lorsqu'ils sont en fin de carrière...
Se rendre utile, donner du sens à son travail, s'épanouir dans un projet auquel on croit... ce sont autant de raisons qui poussent des millions de Français à s'engager auprès d'associations et d'organismes d'intérêt général sur leur temps libre. Et si vous aviez l'opportunité de faire de même sur votre temps de travail ? C'est possible dans le cadre du mécénat de compétences, un dispositif créé en 2003 et qui séduit de plus en plus de salariés, notamment à l'approche de la retraite.
Comment ça marche ?
Bon nombre d'entreprises privées soutiennent financièrement des associations, fondations et œuvres diverses. Mais ce rôle de mécène peut aussi s'exprimer à travers un don en nature, aussi appelé don en compétences, en apportant des moyens, notamment humains, à la cause à défendre. La société met dans ce cas des salariés volontaires à disposition de l'organisme d'intérêt général durant un quota d'heures pris sur leur temps de travail. Ces employés peuvent ainsi être amenés à mobiliser leurs compétences à travers un simple prêt de main-d'œuvre ou dans le cadre d'une mission précise réalisée au profit de l'association.
Une expérience bénéfique
Source d'épanouissement, ce type d'expérience permet de donner du sens à son travail et de s'investir auprès de structures de l'économie sociale et solidaire, sans pour autant rogner sur sa vie privée. Côté professionnel, 57 % des employés en mécénat estiment avoir acquis de nouvelles compétences, selon la deuxième édition du baromètre du mécénat de compétences publiée par l'Ifop en 2021. De même, cet engagement est une occasion de sortir de la routine (71 %) et un outil de fidélisation des collaborateurs puisque 77 % des répondants estiment que ce mécénat a augmenté l'attachement qu'ils portent à leur entreprise.
Ce dispositif est d'autant plus attractif pour les salariés qu'il permet de conserver sons salaire intact, puisque les heures passées dans l'association soutenue sont rémunérées comme du temps de travail ordinaire et donnent droit aux mêmes avantages sociaux. Quant à l'entreprise, elle peut déduire de son impôt sur les sociétés 60 % du montant du salaire chargé du salarié mis à disposition, tout en motivant ses équipes et en mettant en valeur sa marque employeur.
Le mécénat de compétences peut s'exercer dans tous les domaines d'activité. Une entreprise du web peut par exemple mettre à disposition des salariés pour aider une association à créer ou améliorer son site internet. Un juriste sera un appui précieux dans les démarches juridiques d'une petite structure d'intérêt général, tandis qu'un spécialiste de la finance sera force de proposition pour trouver de nouveaux financements.
Si votre entreprise pratique déjà ce type de mécénat, n'hésitez pas à lui faire savoir que vous voulez participer ! Et si ce n'est pas encore le cas, vous pouvez proposer à votre employeur de tenter l'expérience en lui présentant les intérêts du dispositif.
Les seniors séduits
Il existe une multitude de formats possibles pour se lancer. Ce peut être par exemple en organisant une ou plusieurs journées de solidarité par an réunissant les collaborateurs pour prêter main-forte à une association. Mais cet engagement peut aussi s'effectuer au long cours en consacrant par exemple une partie des heures de travail d'un salarié à une organisation à finalité sociale de manière régulière ou en lui permettant de travailler à temps plein pour cette association pendant plusieurs semaines.
Par ailleurs, une variante spécifique fait de plus en plus d'adeptes : le mécénat senior. Il s'agit ici de mettre à disposition des employés en fin de carrière pour une durée qui peut varier de 1 à 3 ans. L'objectif est de faciliter la transition entre emploi et retraite en commençant à s'investir dans des projets associatifs, tout en conservant un pied dans le travail.
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