Taxe carbone : une moins grande adhésion en milieu rural (dossier spécial bio/environnement)
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a publié une étude portant sur l'adhésion à une hausse de la taxe carbone en contrepartie de la mise en place de mesures compensatoires.
En 2022, d'après le Baromètre d'opinion de la DREES, plus de six résidents de France métropolitaine sur dix sont favorables à une augmentation de la taxe carbone si, en contrepartie, une mesure redistributive, fiscale ou environnementale est mise en place. L'adhésion spontanée est près de deux fois plus faible si une hausse leur est proposée sans contrepartie. Quelle que soit la mesure compensatoire, 34 % des personnes interrogées y adhèrent ; à l'opposé 13 % la rejettent systématiquement.
Quelle que soit la mesure envisagée, une plus faible adhésion à la hausse de la taxe carbone parmi les résidents des communes rurales Quelle que soit la mesure de compensation proposée, l'augmentation de la taxe carbone est moins bien accueillie dans les communes rurales que partout ailleurs. Néanmoins, une taxe carbone compensée par la création de transports, d'emplois et de services de proximité dans les zones périphériques et rurales est la mesure qui réunit le plus d'opinons favorables, y compris en zone rurale : trois personnes sur quatre la soutiennent dans l'ensemble de la population, mais aussi deux sur trois vivant dans une commune rurale.
Une adhésion davantage soutenue parmi les Français ayant une vision plus interventionniste de l'État et parmi ceux en situation de précarité
Les personnes particulièrement attachées à l'État et à la protection sociale sont plus favorables que les autres à une hausse de la taxe carbone, sauf quand elle est compensée par des réductions d'impôts. La mesure compensatoire portant sur la redistribution en faveur des foyers les plus modestes est la seule qui est significativement davantage soutenue par les familles monoparentales, les personnes qui se considèrent pauvres ou qui jugent avoir un risque de devenir pauvre dans les cinq prochaines années, ainsi que celles ayant le sentiment d'avoir besoin d'être aidées davantage par les pouvoirs publics. Les locataires de logements sociaux sont également plus favorables à une redistribution en faveur des plus modestes.
La limitation des trajets en voiture, davantage envisageable avec le développement des transports en commun
27 % se déclarent « beaucoup » ou « totalement ou quasi totalement » prêtes à limiter leurs trajets en voiture. Cette part atteint 36 % lorsqu'elles se projettent dans une situation où les transports en commun seraient plus développés à proximité de chez elles. Les adhérents à une hausse de la taxe carbone compensée par des financements publics ciblés ou par la création d'emplois et de services de proximité dans les zones périphériques et rurales sont davantage prêts à limiter leurs trajets en voiture. Parmi ceux déclarant être favorables à ces deux mesures environnementales et utilisant une voiture, 35 % se disent « beaucoup » ou « totalement ou quasi totalement » prêts à limiter leurs trajets en voiture, contre 21 % parmi ceux qui n'y sont pas favorables.
* Cette taxe est apposée sur le prix de vente des produits et des services en fonction de la quantité de gaz à effet de serre générée par leur production et/ou utilisation. Elle fonctionne conformément au principe du pollueur-payeur.
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