3 questions à ... Aline Biardeaud Ligue défense des animaux

La Ligue de Défense des droits des animaux intervient pour stériliser des chats de rue et sauver tout animal abandonné ou maltraité. [caption id="attachment_222175" align="alignnone" width="800"] « Les animaux sont des êtres doués de sensibilité ».[/caption] Info. Comment avez-vous créé cette association ? Aline Biardeaud. Depuis six ans, la Ligue de Défense des Droits des Animaux est active sur le département mais je suis personnellement impliquée depuis toujours dans ce domaine. Cet engagement va de pair avec mon engagement écologique, le respect du vivant de l'arbre aux humains en passant par les animaux. L'association compte entre 200 et 300 adhérents, des particuliers, des donateurs, des familles d'accueil, des adoptants, des vétérinaires et des bénévoles actifs qui nous aident à mener à bien de nombreuses actions en fonction de notre budget qui s'élève à 25.000 € par an, dont 2.000 € de subvention de la Ville de Limoges, auxquels il faut ajouter les dons et les fonds collectés lors de nos vide-jardins, lotos, vide-garage et grâce à la vente de cartes postales et d'affiches. Ainsi, cela nous permet de lancer des opérations de sauvetage et nous sommes de plus en plus sollicités. I. Quelles actions menez-vous en faveur des chats libres ? A. B. Nous menons des campagnes de stérilisation de chats de rue après avoir été contactés par des particuliers ou des communes, que ce soit en centre-ville de Limoges ou à la campagne. La prolifération peut s'installer rapidement lorsque des gens déménagent après avoir abandonné leurs chats. Après les avoir attrapé, nos vétérinaires partenaires les stérilisent puis nous les relâchons sur leur lieu de vie après avoir mis en place un abris et un poste de nourrissage, ce qui nécessite de trouver un nourrisseur. Depuis janvier 2015, les animaux sont reconnus comme des êtres doués de sensibilité, on ne peut plus leur faire n'importe quoi, il est interdit de le tirer y compris le chat sauvage qui est une espèce protégée, nous sommes intraitables sur ce sujet. Le Code Rural a également donné de nouveaux droits et devoirs aux communes concernant les chats de rue, sans maître, et nous constatons qu'elles les assument de plus en plus et de mieux en mieux à l'image d'Aixe-sur-Vienne, Le Palais, Panazol, Le Vigen, Javerdat ou La Porcherie. Pour sa part, la Ville de Limoges aide les associations de défense des animaux. Des communes ne respectent toujours pas la loi, parfois pas ignorance mais aussi parce que certaines sont encore réfractaires. Je leur conseille donc de contacter les associations de défense des animaux. Nous entretenons également de bonnes relations avec les bailleurs privés, les syndics d'immeubles, l'ODHAC, les établissements scolaires, l'AFPA et les maisons de retraite, nous avons parfois besoin d'installer de nouveaux postes de nourrissage sur des sites privés. Cependant, nous regrettons que des organismes et certains particuliers n'aient pas compris notre démarche en faveur des chats de rue. Actuellement, cent-cinquante sont en attente de stérilisation. I. Proposez-vous d'autres interventions pour le bien-être des animaux ? A. B. Séverine, notre responsable juridique, mène des enquêtes relatives à la maltraitance suite à des signalements, nous nous rendons sur place pour rencontrer les personnes pour trouver une solution et, à défaut, cela peut aller jusqu'au retrait de l'animal . Nous collaborons également avec la Gendarmerie Nationale, la Police et les Douanes. Nous entretenons de bons rapports avec l'Association Limousine de Protection Animale, L'école du chat libre et Mistigris 87. Par ailleurs, nous recherchons des familles d'accueil et des adoptants car nous sauvons des chatons, des chats abandonnés ou en danger, une quinzaine attend un maître. Après sociabilisation en famille d'accueil, ils sont proposés à l'adoption sous contrat associatif en conformité avec la législation en vigueur. Chaque année, une quarantaine de chats sont adoptés, mais également des chiens et des lapins. Nous intervenons également pour sauver des animaux sauvages par exemple, ce fut le cas cette année pour une pie, des hérissons et une renarde avec le soutien de SOS Faune Sauvage. Nous ne négligeons aucun animal. Corinne Mérigaud Photo © Yves Dussuchaud « 40 chats adoptés »