Limoges ° C
samedi

Un sanctuaire pour éléphants en Limousin !

00h00 - 30 janvier 2017 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_223605" align="aligncenter" width="800"]04 1580 ELEPHANT 01 Tony et Sofie ont été soigneurs dans des zoos.[/caption] Dès cette année, des éléphants de cirque devraient prendre une retraite bien méritée à Rétabout, petit hameau situé à Bussière-Galant. Depuis deux ans, Tony Verhulst et sa compagne Sofie Goetghebeur travaillent d'arrache-pied pour que ce projet de sanctuaire, unique en Europe, voit le jour dans un écrin de verdure niché au cœur du Parc Naturel Régional Périgord Limousin. Le premier pachyderme devrait montrer le bout de sa trompe dès que les démarches administratives auront abouti. Ce couple de Flamands connaît bien le mode de vie des éléphants. « Nous avons travaillé comme soigneurs pendant vingt ans dans des zoos, notamment celui d'Anvers en Belgique raconte Tony. Sofie a soigné des grands singes, des phoques, des okapis... Les animaux nous manquent depuis que nous sommes arrivés en Limousin, nous avons hâte qu'ils arrivent ». Ils ont pour objectif de donner une seconde vie aux éléphants de cirque. « Il n'existe pas de sanctuaire en Europe pour ces animaux qui sont transportés d'un zoo à un autre car ils sont difficiles à socialiser. De plus en plus de pays européens ont interdit les animaux sauvages dans les cirques comme la Belgique, les Pays Bas, l'Ecosse et la Grèce. C'est aussi le cas de certaines communes en France. Actuellement en Europe, cent quarante-un éléphants travaillent dans des cirques et les zoos en abritent 540. La loi change mais ils n'y a pas encore de solution pour leur retraite, c'est pourquoi nous voulons leur offrir un havre de paix ». Leur espérance de vie varie entre 60 et 70 ans, l'un des plus vieux est âgé de 81 ans ! Des sanctuaires de ce type existent déjà en Afrique, en Inde, en Thaïlande, aux États-Unis et en Amérique du Sud. [caption id="attachment_223606" align="aligncenter" width="800"]04 1580 ELEPHANT 02 Le futur parc de 4 ha accueillera deux éléphants.[/caption]

Climat favorable

Faute de grands terrains disponibles à prix corrects en Belgique, Tony et Sofie ont cherché un endroit propice, tout d'abord en Italie, mais c'est finalement en France qu'ils l'ont trouvé. Le climat du Sud étant trop chaud pour les pachydermes qui affectionnent l'ombre, ils ont choisi le Limousin après avoir repéré une annonce de terrain sur Internet. Malgré les vingt-neuf hectares, la propriété de Rétabout leur semblait trop petite. Dans un second temps, ils apprennent qu'ils pourront compter sur 25 ha supplémentaires. « Lorsque l'agriculteur qui les exploite cessera son activité, nous aurons la priorité ce qui nous permettra de faire du foin, assure Tony. Ici l'environnement est favorable pour les animaux, ils vont avoir beaucoup d'espace pour faire de l'exercice ». Le projet avance donc pas à pas, mais pas aussi vite que le couple ne l'espérait. Cependant, il a reçu le soutien des maires de Bussière-Galant et Saint-Nicolas-Courbefy ainsi que du PNR pour mener à bien leurs démarches administratives. Car la procédure est longue, faute de précédent dans l'Hexagone. [caption id="attachment_223607" align="aligncenter" width="800"]04 1580 ELEPHANT 03 Le bâtiment sera équipé de trois boxes.[/caption]

Travaux en vue

La première phase est bien engagée avec le permis de construire pour aménager un bâtiment qui accueillera trois spécimens. Les travaux devraient démarrer d'ici à quelques semaines dans l'ancien manège à chevaux qui sera équipé de boxes chauffés. De là, les animaux pourront accéder à un parc fermé attenant de quatre hectares. Cet été, des bénévoles ont commencé à poser la clôture d'enceinte du site. « Ce ne sera pas celle de leur parc qui doit être sécurisée précise Sofie. Nous avons besoin de poteaux électriques en béton armé, nous lançons donc un appel aux donateurs, de même que d'une pelleteuse pour déplacer 5.000 tonnes de terre ». DCIM100SPORT Une entreprise a offert 9.000 mètres de câbles électriques et un concessionnaire néerlandais, deux véhicules tout terrain pour circuler sur le domaine. Pour sa part, l'association One Voice s'est engagée à prendre en charge la nourriture et les soins du premier pachyderme. Des particuliers soutiennent également Elephant Haven (association loi 1901) en versant quelques euros par mois. « Tous les dons, même quelques pièces jaunes, sont les bienvenus ajoute Sofie, nous avons reçu beaucoup de demandes pour sponsoriser les animaux lorsqu'ils seront là, mais c'est difficile de mobiliser tant que le premier n'est pas arrivé. Le projet est soutenu par de nombreuses personnes, partout dans le monde, qui ont hâte de le voir aboutir ». Deux vétérinaires spécialisés sont aussi à leurs côtés pour les conseiller de même que certains sanctuaires. La demande d'autorisation d'ouverture a été déposée la semaine dernière, le feu vert est espéré fin février ce qui lancera les travaux. Un dossier ICPE est également en cours d'instruction par la Préfecture au titre des installations classées pour la protection de l'environnement. Si le planning est respecté, une passerelle et une plate-forme d'observation seront construites l'an prochain et des visites guidées par petits groupes organisées sur demande pour préserver la quiétude des animaux. En attendant, les bénévoles qui souhaitent participer aux travaux peuvent se manifester. Les dons sont possibles sur www.elephanthaven.com Corinne Mérigaud

0 commentaires
Envoyer un commentaire