Daniel Auverlot « La rentrée est placée sous le signe de la confiance »

[caption id="attachment_226978" align="aligncenter" width="800"] « Nous combinerons confiance et bienveillance, sans toutefois renoncer à l’exigence »[/caption]

Depuis le 15 mars, Daniel Auverlot est le recteur de l’académie de Limoges. Il présente les mesures phares de la rentrée, souhaitées par Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’Education nationale.

Info Magazine : Connaissiez-vous le Limousin et Limoges avant votre arrivée, qui a été quelque peu frustrante puisque vous étiez depuis soumis à une obligation de réserve ? Daniel Auverlot : Je ne connaissais pas du tout le Limousin. Depuis mon arrivée, je constate que je suis dans une académie avec des écoles qui « tournent » bien et des personnels très investis.

Info : Quelle sera votre première mission ? D.A. : A partir du mois de septembre, nous allons créer un projet académique avec un diagnostic, qui donnera des orientations partagées par tous les acteurs de l’Education (parents d’élèves, élus, communauté éducative…). Il devrait être examiné devant le comité technique de janvier.

Info : Comment s’annonce la rentrée 2017 ? D.A. : La rentrée est placée sous le signe de la confiance, comme le souhaite Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale. Confiance du recteur pour le personnel. Confiance des chefs d’établissement dans les professionnels. Confiance des professionnels en leurs élèves. La confiance est un état d’esprit, que nous combinerons avec la bienveillance (par exemple par une attention plus constante aux élèves les plus fragiles), sans toutefois renoncer à l’exigence. La confiance est également une méthode, pour continuer ce qui marche, repenser ce qui ne fonctionne pas ou plus. Puis, on fait le pari de l’intelligence locale avec les acteurs du territoire.

Info : Le ministre a évoqué quatre mesures emblématiques. Quelles sont-elles ? D.A. : Contrairement à certains propos, on ne va rien « détricoter ». Pour 100% de réussite au CP, il sera proposé des classes à effectif réduit de 12 élèves pour les REP (réseau d’éducation prioritaire) et REP+, qui sont au nombre de 7 sur le territoire. Les enseignants des REP seront accompagnés et formés sur le plan théorique et pédagogique, avec 14 jours de formation dans l’année. Le but est d’avoir de moins en moins d’élèves qui ne sachent pas lire à la sortie de la primaire. En ce qui concerne les rythmes scolaires, rien ne sera bouleversé, avec néanmoins la possibilité pour les municipalités qui le veulent de revenir à la semaine de 4 jours.

Info : Quid du collège ? D.A. : La réforme du collège (qui à la rentrée dernière avait concerné les programmes, le socle, les modalités d’évaluation, le nouveau brevet et une nouvelle organisation) va être assouplie avec la reprise des classes bilangues (39 classes pour l’académie), le retour aux horaires précédents pour le latin si l’établissement le désire, et une plus grande souplesse d’organisation pour les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires).

Info : Quelle est la dernière mesure phare ? D.A. : Elle concerne le dispositif « Devoirs faits », qui dans les collèges publics comme privés, permettra aux élèves de faire leurs devoirs au sein de l’établissement avec l’aide, sur la base du volontariat, des professeurs, de jeunes en service civique, de bénévoles d’associations… pour davantage d’équité et d’égalité entre les collégiens.

Info : Le ministre a souhaité une rentrée dans une « ambiance » un peu particulière… D.A. : Il a lancé l’idée de « La rentrée en chantant ». Au travers du chant, on écoute l’autre, on utilise son corps, on fait fonctionner sa mémoire. De plus, le groupe est régi par un chef et cela nécessite de la collaboration… La rentrée doit être un moment de bonheur. Et le bonheur à l’école est extrêmement important. Ainsi, les chefs d’établissement sont actuellement entrain de mettre cette nouveauté en application afin que le jour de la rentrée soit un moment collectif de chant.

Propos recueillis par Anne-Marie Muia

Photos : Yves Dussuchaud