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RCF : Catherine Tanvier dans « Vies d'En-vies »

10h03 - 26 juin 2017 - par Info Haute-Vienne

Numéro un française à 17 ans, médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, classée 16° joueuse mondiale en 1986, icône des courts surnommée « Borguette » en raison de ses allures de Suédoise et de sa ressemblance avec Björn Borg, Catherine Tanvier - 52 ans depuis le 28 mai - a joué contre les meilleures raquettes du circuit professionnel de son époque : Billie-Jean King, Chris Evert, Martina Navratilova, Hana Mandikova, Arantxa Sanchez, Helena Sukova, Steffi Graf, Gabriela Sabatini, Mary Joe Fernandez, Mary Pierce et Monica Seles. Entre 1981 et 1991, elle s'illustrera à l'Open d'Australie, à Wimbledon, en Coupe de la Fédération avec l'équipe de France et glanera douze titres sur le circuit WTA.

Grandeur et décadence : tout partira en vrille lors d'un match contre Mary Pierce assorti d'une blessure synonyme de fin de jeu. Elle n'a pas 26 ans et entre alors dans une période dévastatrice. Elle subira six opérations sur le genou sinistré, et, quand elle tente un come-back, c'est l'autre qui cédera. A cette « petite mort » s'ajoutera la disparition tragique de son frère, hémophile, victime d'une transfusion de sang contaminé qui fit scandale. Cadences infernales, spirale fatale : aux blessures, au deuil, s'ajouteront les déboires financiers avec son lot de spoliations, d'huissiers, de saisies, d'interdits bancaires.

Comptes pillés, perte de ressources, perte d'identité, perte de statut, perte de repères, solitude, dépressions : en 2007, dans « Déclassée : de Roland-Garros au RMI » (éd. Le Panama), elle troque sa raquette contre un stylo pour raconter une enfance meurtrie, son ascension puis sa descente aux enfers et une reconversion hypothétique. Sa situation ne faisant qu'illustrer de manière brutale l'exploitation puis l'absence d'accompagnement, de conseils, dus aux sportifs de haut niveau en fin de carrière ; situation face à laquelle le Limougeaud Jean-Pierre Karaquillo, co-initiateur du CDES et créateur des « Défis du Sport », préconisa en 2015 un statut des sportifs à l'intention du ministère des Sports.

Depuis quelques années, Catherine Tanvier a posé son sac, ses illusions perdues et sa rage dans un village de la Gironde, offrant ses compétences tennistiques aux jeunes d'un club, et posant un regard critique sur un milieu qu'elle connaît bien, sur la rapacité des agents qui y sévissent, sur des tennismen qui ne s'amusent plus, sur un jeu standardisé, sur la tutelle fédérale. Publié courant mai, son quatrième ouvrage, « Je lâche mes coups » (éd. Solar), claque comme un ace. Dans « Vies d'Envies », elle retrace son parcours, d'abord joyeux, puis douloureux.


« Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF : jeudi 29 juin de 20 h à 22 h, rediffusion dimanche 2 juillet de 16 h à 18 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 89.3 à Argentat, 102 à Ussel).

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