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Frédéric Forte : «Le sport de haut niveau rapporte plus qu’il ne coûte»

09h00 - 25 septembre 2017 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_227794" align="aligncenter" width="640"] « Nous sortons une application smartphone révolutionnaire ».[/caption]

Rénovation de la brasserie, du site internet avec le lancement d’une application révolutionnaire, le Limoges CSP, qui joue à son premier match à domicile cette semaine, aborde une nouvelle saison prometteuse, pimentée par une invitation en Coupe d’Europe.

Info - Comment s’annonce cette nouvelle saison ? Frédéric FORTE - De toute évidence, la Coupe d’Europe a boosté la campagne de réabonnement. C’est un attrait sportif indéniable pour recruter des joueurs, mais aussi pour le public. C’est le sel supplémentaire que l’on met sur une saison, qui permet de s’étalonner face aux meilleures équipes européennes. Avec La Rochelle en rugby, nous sommes les deux seuls clubs de la Nouvelle Aquitaine à jouer une Coupe d’Europe. C’est un argument porteur, qui ne devrait pas laisser insensible la nouvelle région.

I. - Cela a-t-il influencé votre recrutement ? F. F. - Nous ne savions pas trop si les bruits à propos de cette invitation étaient fondés ou pas. Cette compétition est gérée par un organisme indépendant, qui décide, en fonction, de critères sportifs, évidemment, mais pas uniquement, de qui y participe. Le Limoges CSP étant le 20e club le plus médiatisé en Europe et son histoire, ses titres ont plaidé en notre faveur. Le dernier verrou a sauté avec la décision du Conseil d’Etat, qui reconnait qu’il n’y a pas que les critères sportifs qui doivent être retenus pour offrir une invitation à un club français, ce qui constituait notre désaccord majeur avec la ligue nationale de basket. Cette décision ouvre également la porte aux franchises, qui ne sont plus interdites en France. Lorsque cette décision est tombée, notre recrutement était déjà bien avancé, mais nous avons pu faire les ajustements nécessaires, notamment proposer à Fréjus Zerbo de nous accompagner dans une compétition européenne.

I. - La part des subventions publiques est en baisse constante. Comment arrivez-vous à équilibrer votre budget ? F. F. - Les collectivités locales ont de plus en plus de responsabilités qui augmentent leurs charges et leurs dotations d’Etat sont en baisse. Ce double effet entraîne une érosion régulière des aides accordées aux associations. L’objectif de notre club est de trouver un bon équilibre financier pour continuer à avoir de l’ambition. Nous devons donc augmenter nos ressources privées et le naming figure parmi les possibilités que nous commençons à mettre en place sur des parties du club. Ainsi, après avoir renommé le village, nous avons décidé de réserver un espace dans le Palais des Sports qui sera baptisé « le carré Mini Tau% ». Pour le projet 3.0, nous avons besoin d’espace supplémentaire, mais comme nous ne pouvons pas refaire la salle pour augmenter sa capacité, nous avons développé les partenariats et les produits additionnels. Comme n’importe quelle autre société sportive, nous devons envisager toutes les possibilités. Il y a 20 ans, l’ASVEL s’appelait l’ADECCO ASVEL. Les équipes de cyclisme ont depuis longtemps le nom de leur sponsor. C’est donc une des pistes que l’on étudiera si besoin. Si l’apport d’une collectivité baisse, il est normal que le produit en face ne soit plus le même, même s’il n’est pas certain que le nom du club sera touché.

I. – Avez-vous mesuré l’impact du club sur son territoire ? F. F. – Nous avons commandé à la CCI de Limoges une étude particulièrement poussée autour de la consommation du public, afin que les résultats soient incontestables. L’enquête démontre que le sport de haut niveau rapporte plus qu’il ne coûte, que ce soit en économie directe ou en équivalent temps plein, car sur une saison, il y a plus de spectateurs dans la salle que d’habitants dans la ville. Je n’avais franchement pas conscience d’une si grande importance du club sur la vie économique de son territoire. L’économie qu’il génère est largement supérieure aux subventions qu’il reçoit. Tout le monde est gagnant. On ne peut plus vraiment parler de subvention, mais plutôt d’investissement.

I. - Comment comptez-vous augmenter l’interactivité avec les spectateurs ? F. F. - Nous avons récupéré la concession de la brasserie de Beaublanc dans laquelle nous avons investi plus de 200.000 euros pour sa rénovation, mais aussi pour créer trois autres bars, dans le hall et dans la salle, afin de multiplier les lieux d’échanges. Nous avons confié ces travaux à des entreprises locales, partenaires du club, pour que l’argent soit réinjectée sur le territoire. Le monde bouge, la société évolue très vite. Voilà pourquoi nous avons rénové notre site internet, qui permet aux fans ne pouvant se rendre aux matchs, de nous supporter loin de Limoges. C’est aussi pour cela qu’avec l’entreprise locale Emakina, nous sortons une application Smartphone révolutionnaire, que même les clubs de NBA n’ont pas.

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