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RCF : Sébastien Troendlé et Nadine Sadar-nac dans « So Jazz ! »

09h20 - 09 octobre 2017 - par Info Haute-Vienne

Virtuose du boogie-woogie, Sébastien Troendlé fera swinguer le piano du Centre culturel Jean-Gagnant le lundi 16 octobre avec son concert « Rag' n' Boogie ». Natif de Saint-Louis, dans l'agglo trinationale de Bâle, il s'est familiarisé avec la pratique de la musique dès l'âge de quatre ans en squattant l'orgue paternel. A douze ans, sa découverte du boogie-woogie et de Claude Bolling lui donna immédiatement à penser que son avenir se situerait dans le jazz (« C'est ça que je veux jouer !... »). A seize ans, les détonnantes appréciations du jury de l'Ecole de jazz de Bâle (« Il y a trop de blues et de boogie dans votre jeu ! »...) ne le dissuadèrent heureusement pas de s'épanouir dans un style caractérisé par une main gauche chargée de marteler un rythme implacablement swinguant et dansant, tandis que la main droite brode des variations improvisées sur la trame harmonique du blues. D'apparence facile, cette gestuelle réclame cependant une verve et une virtuosité dont surent témoigner les pionniers du genre George W. Thomas auteur du premier boogie enregistré en 1923 (« The Rocks »), Jimmy Blythe (« Chicago Stomp » en 1924), Meade Lux Lewis (« Honky Tonk Train Blues », 1927) et Clarence Pinetop Smith qui imposa le mot en 1928 avec son fameux « Pinetop's Boogie Woogie », le mot venant du bruit caractéristique que produisaient les roues des trains au passage d'un rail disjoint à l'autre ; groupées par deux au sein d'un bogie (boogie, in english), cette percussion répétitive déclencha auprès de certaines oreilles musicales l'idée de décliner sur un clavier ce rythme obsessionnel et irrésistible. Porté au début du 20° siècle par les pianistes noirs du sud des Etats-Unis jouant dans les « barrel houses » et autres « honky tonks », le boogie devait être étiqueté « rolling blues », « the dozen », « shuffle », « fast western » ou « dudlow joe » lors des grandes migrations des années 20 à 30 vers les villes industrielles du nord comme Kansas City et Chicago. Albert Ammons, Pete Johnson, John Hammond, Memphis Slim, Sammy Price, James P. Johnson, puis Basie, Earl Hines, Louis Jordan, Joe Turner, Fats Domino et tant d'autres tirèrent de son experte pratique une bonne dose de leur notoriété, entraînant dans leur sillage quelques Français éclairés tels que Jean-Paul Amouroux, Jean-Pierre Bertrand, Raymond Fol, Pierre Christophe, François Rilhac, Philippe Milanta, le Creusois Louis Mazetier et, bien sûr, Claude Bolling dont le quadragénaire Sébastien Troendlé est l'un des émules les plus talentueux ; un Troendlé compositeur, arrangeur, showman, directeur musical, producteur, conteur et pédagogue. Comptant également parmi les émules de Bolling auquel elle rend hommage dans un de ses shows (« Bolling et moi »), la touche-à-tout Nadine Sadarnac, pianiste sans frontières (jazz, classique, chanson, comédie musicale), en sus pétillante chanteuse, productrice de spectacles et prof', évoquera, en marge du concert de Sébastien Troendlé, sa passion pour le boogie et plus largement le jazz. Let's swing ! « So Jazz ! » de Chris Dussuchaud, sur RCF Limousin : ce lundi 9 octobre de 19 h 12 à 20 h 12, rediffusion dimanche 15 de 11 h 15 à 12 h 15 (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 89.3 à Argentat, 102 à Ussel).  

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