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RCF Limousin : Gérard Mordillat dans « Vies d'Envies »

09h21 - 09 octobre 2017 - par Info Haute-Vienne

Double actualité pour Gérard Mordillat, l'une cinématographique, la seconde littéraire. Natif de Belleville, ce fils de serrurier a très vite trouvé la clé lui permettant d'accèder à ses frétillantes ambitions. Après s'être essayé à la poésie, avec la complicité de la caissière de la Cinémathèque française, par Roberto Rossellini il accèdera aux coulisses du 7° Art. Après avoir fait ses premières armes comme assistant des réalisateurs Michel Mardore et René Allio, en 1978, avec Nicolas Philibert, il co-réalisera un premier long métrage, un documentaire, « La voix de son maître », puis co-écrira un essai « Ces patrons éclairés qui craignent la lumière ».

Un temps responsable des pages littéraires de « Libé », en 1981 son premier roman, l'autobiographique « Vive la sociale ! », confirmera sa verve batailleuse et sa solidarité avec les « gens de peu », roman scénarisé pour l'écran deux ans plus tard avec Jacques Audiard et interprété par les jeunots François Cluzet, Robin Renucci, Elisabeth Bourgine, Ariane Ascaride, et les mâtures Claude Duneton et Yves Robert.

Cette alternance sera une constante : à un film (une vingtaine de fictions et documentaires tels que « Billy Ze Kick », « Fucking Fernand », « Le grand retournement », « Artaud le Momo », « Simon le Juste », « Corpus Christi » une série polémique de douze films sur l'état des recherches historiques sur Jésus de Nazareth, etc.) répondront une trentaine d'essais et de romans (« L'attraction universelle », « Rue des rigoles », « Les vivants et les morts », etc.). Mordillat tâta également de l'expression radiophonique avec le Corrézien Claude Duneton pour l'emblématique «Des papous dans la tête » et « La grande table » sur France Culture.

Aujourd'hui, pour Albin Michel, il publie « La tour abolie », où il fait d'un gratte-ciel une allégorie de la société capitaliste et le théâtre de sa « divine comédie sociale » (« quand les pauvres n'auront plus rien à manger, ils mangeront les riches ») : l'action marine dans la tour Magister à la Défense, 38 étages qu'un jour les exclus du sous-sol décident de gravir jusqu'au sommet où siège un état-major veillant à la stricte application de la logique du profit.

Simultanément, arrive sur les écrans « Mélancolie ouvrière », présenté la semaine écoulée dans les 2° Rencontres cinématographiques de Limoges. Adapté de l'essai de l'historienne et militante féministe Michelle Perrot (Grasset, 2012), ce biopic raconte la vie de l'une des premières syndicalistes françaises, Lucie Baud, qui, en 1905 et 1906, mena les grandes grèves dans les filatures de tissage de la soie à Vizille et Voiron, près de Grenoble ; veuve à 35 ans d'un garde-champêtre, mère de trois enfants, elle réchappera à une tentative de suicide après l'échec d'une grève et s'éteindra à 43 ans après avoir dédié sa vie à « briser l'infinie servitude des femmes ». Virginie Ledoyen campe cette femme courage, entourée de Philippe Torreton, François Cluzet et François Morel.

Témoin de son temps et de celui d'avant, Gérard Mordillat est l'invité de ce « Vies d'Envies »...

« Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF : jeudi 12 octobre de 20 h à 22 h, rediffusion dimanche 15 de 16 h à 18 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 89.3 à Argentat, 102 à Ussel).

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