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Costumes d’Un Village français : de l’histoire à la fiction

09h12 - 23 octobre 2017 - par Info Haute-Vienne

Jusqu’au 15 janvier, le musée de la Résistance de Limoges accueille une sublime exposition « Les costumes de la série Un village français », avec 22 tenues ainsi que 16 documents originaux à découvrir.

La boucle est bouclée pour Thierry Delettre, le concepteur et réalisateur des costumes de la série Un village français, et créateur de l’exposition. « Nous avons longtemps tourné à Limoges, où nous avons pris beaucoup de plaisir pendant sept années pour 60 épisodes, dont les derniers seront bientôt diffusés, explique-t-il enthousiaste. Tous les personnages principaux ou importants sont là, soit une quinzaine de mannequins volontairement sans tête ».

Cette exposition, qui dépasse largement l’aspect purement esthétique des costumes, est l’occasion de comprendre comment on reconstitue une histoire et comment on lui redonne vie à travers le petit écran. Le public peut découvrir le rôle du créateur de costumes ainsi que ses esquisses préparatoires. « Nous avons créé une vitrine à partir d’éléments anciens de couture et des tissus, qui vont des années 40 au Village français, raconte le costumier. Il y a également une autre vitrine où sont réunis des brassards et des étoiles juives. Des authentiques et ceux qu’on a réalisés pour la série ».

Les vêtements sont présentés dans une scénographie originale (avec le concours d’Annie Martin, la directrice du musée), avec des photos des comédiens prises lors des tournages en Limousin. Un choix traduisant bien l’ancrage profond de la série dans la région.

Les personnages

De l’habit de paysanne de Marie Germain (Nade Dieu) qui enfilera pantalon et canadienne
en cuir en devenant chef de maquis à celui de Jeanine Schwartz (Emmanuelle Bach), la
grande bourgeoise antisémite et opportuniste qui s’habillera en haute-couture pendant
l’occupation en dépit des restrictions, la mode s’offre aux yeux des visiteurs dans toute sa
composante. L’élégance côtoie sans se mélanger les blouses et les manteaux fonctionnels des femmes des classes populaires.

Les hommes ne sont pas en reste : les costumes du maire Philippe Chassagne (Philippe Résimont) croisent sans les voir les vestes et les pantalons des ouvriers. Les messieurs qui portent des chapeaux ignorent ceux qui se couvrent d’une casquette.

Hortense Larcher (Andrey Fleurot), épouse d’un notable, médecin et maire, devient la maîtresse d’Heinrich Müller, responsable du service de la sécurité allemand (SD). Flamboyante et séductrice, Hortense sait jouer de ses atouts physiques et de ses tenues, qui épisode après épisode, deviennent plus sombres et plus ternes suivant la déchéance du personnage.

Suzanne Richard (Constance Dollé) quant à elle est habillée pour agir. Elle montre l’engagement des femmes dans la vie politique et économique de l’époque. Militante, elle est une femme libre qui s’habillera de tenues simples. Au fil de l’histoire, ses tenues, toujours plus pratiques et confortables, accompagnent son implication dans la Résistance.

Daniel Larcher (Robin Renucci) porte un costume et une cravate avec la blouse qui traduisent sa position sociale de maire et médecin. D’année en année, la blouse est moins présente, ses tenues plus négligées.

Et Thierry Delettre de conclure : « Ce sont des costumes qui vivaient il n’y a pas si longtemps… On les a même traumatisés ! Mais ils ne sont pas morts, ils sont encore vivants. Par la suite, ils iront dans des stocks de loueurs et ils reserviront et reprendront vie ».

Anne-Marie Muia Photos : Yves Dussuchaud


Renseignements : 05 55 45 84 44. Tarifs : plein 4 € - Réduit 2 €

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