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RCF : l'hommage de « Vies d'Envies » à Jacques-Emile Deschamps

10h30 - 20 novembre 2017 - par Info Haute-Vienne

En cette grise et froide mi-novembre, Jacques-Emile Deschamps s'en est allé, fauché par la camarde, figure allégorique de la mort, un mot utilisé par Mary Shelley, Saint Pol-Roux, Edmond Rostand, Jean-Pierre Ferland, Brassens, Ferré et Jean-Louis Murat.

Ecrivain-voyageur, auteur, compositeur, musicien, chanteur, ce Limougeaud natif de Saint-Junien ne prenait pas de gants pour dire ses indignations et colères face aux errements des puissants de ce monde ; féru de poésie, il savait aussi chanter la beauté, la tendresse et l'amour (« Cet enfant qui n'est pas de moi » en sera le flambeau).

Naturellement indocile, à l'adolescence il était revenu gonflé à bloc d'un séjour à Londres, décidé à devenir guitariste et chanteur ! Ce qu'il accomplira, inspiré par Nougaro, Woody Guthrie et Bob Dylan dont il traduira plus tard un livre. Il connut son heure de gloire dans les années 70 à la faveur de plusieurs disques rugissants (« Non retour », distingué par le Prix de la Sacem, « L'habitude » et « Fréquence »). Il « fit », comme on dit, « L'Olympia », essuya avec succès les plâtres des deux premiers « Printemps de Bourges », s'exporta jusqu'à Mexico où il se produisit devant 20.000 spectateurs, parcourut la France sur la scène itinérante d'Europe 1 et occupa pendant une semaine la scène du Palais des Glaces. A seulement vingt-trois ans, le label discographique Vogue lui confia la charge de directeur artistique tandis que son complice Marc Ogeret picorait à son profit une trentaine de chansons de son répertoire.

« JED » élargit son champ d'action à la musique de films, aux sitcoms et à la pub, tout en signant « Une histoire de la guitare blues », en chroniquant l'actualité musicale pour des magazines spécialisés ; après un disque instrumental pour le label Virgin (« L'aveugle aux yeux de cristal ») il composa une suite pour six sax destinée à une pièce de Yukio Mishima, partition enregistrée par le jazzman new yorkais Robin Kenyatta.

Ouvert à toutes les cultures, dans les années 80, il prit progressivement du recul avec le show-biz considérant que la chanson dite « à texte » n'y avait plus sa place ; il signa des polars sous le pseudonyme de Mat Messager, et emprunta des chemins initiatiques lui ouvrant d'irradiants territoires spirituels et philosophiques, principalement situés en Asie. De ses bourlingues, apprentissages et rencontres, il sut tirer la quintessence, s'appliquant à son tour à en transmettre les valeurs dans de nombreux ouvrages où les médecines orientales occupaient une place privilégiée.

Depuis quelques années, il était revenu à la chanson et à la scène, s'offrant l'excitation et le plaisir de concevoir et réaliser un disque avec son complice le guitariste Olivier Menardi et le groupe Tharma Spirit. Intitulé « Prophéties ordinaires », cet opus, sorti il y a quelques mois après avoir été peaufiné à New York, sonne comme l'ultime témoignage d'une belle inspiration et d'un vrai talent, porté par des textes, mélodies et arrangements soignés (« Ces gens qui passent », « Juste besoin d'amour », « Un peu de toi », « Le lac », « Les baisers de la pluie »...).

Parallèlement à « Prophéties ordinaires », Jacques-Emile Deschamps avait largement collaboré à l'aventure patrimoniale et discographique architecturée par Pascal Chamoulaud, « Limoges Opéra Rock », dont l'adaptation scénique sera présentée les 29, 30 et 31 décembre à l'Opéra de Limoges. Sans lui.

Chris Dussuchaud lui rendra hommage en rediffusant le « Vies d'Envies » dont il fut l'invité le 20 mars 2014...

« Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF Limousin : jeudi 23 novembre de 20 h à 22 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 89.3 à Argentat, 102 à Ussel).

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