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Françoise Pain : « Avec le service public, on tisse un vrai lien avec la population »

11h53 - 27 novembre 2017 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_229040" align="aligncenter" width="800"] « Je demeure une accro à l’information et je reste 100% journaliste »[/caption]

Depuis le 1er novembre, Françoise Pain est la nouvelle rédactrice en chef de France Bleu Limousin. La première femme à occuper ce poste.

Info Magazine : Journaliste, c’est une vocation ? Françoise Pain : J’ai toujours voulu devenir journaliste, même à l’époque du collège. Mon père était typographe et il m’a transmis l’amour des mots. A la maison, l’achat du journal tous les jours était aussi important que la baguette. Jeune, j’étais déjà curieuse de tout ce qui m’entourait et j’avais envie d’avoir un métier pour « changer » le monde.

Info : Quel a été votre parcours professionnel ? F. P. : Après avoir obtenu mon diplôme de l’école de journalisme de Strasbourg (CUEJ), j’ai commencé ma carrière dans la presse écrite au début des années 80, avec des stages, des CDD et des piges à « L’Yonne républicaine », puis à « La Nouvelle République ». Après un passage dans la presse professionnelle à Paris, je suis arrivée à Limoges pour des raisons familiales en 1983. J’étais alors pigiste à Radio France Limoges et j’ai été embauchée au bout d’un an. J’ai effectué de nombreux reportages sur le terrain, couvrant tous les sujets. Puis, en 2011, je suis devenue rédactrice en chef adjointe de Henrique Vieira Campos, à qui je succède aujourd’hui, celui-ci ayant été nommé directeur de France Bleu Poitou. La rédaction de France Bleu Limousin est composée de huit journalistes : six à Limoges, un à Brive et un à Tulle.

Info : La profession a évolué sur de nombreux plans depuis vos premiers pas journalistiques… F.P. : Les changements sont bien sûr nombreux, ne serait-ce qu’au niveau du matériel avec le numérique. Les formats ont également été remaniés avec une info moins institutionnelle et plus proche du public, des préoccupations de nos auditeurs. Depuis quelques années, les réseaux sociaux ont bouleversé nos métiers.

Info : Votre intérim du printemps dernier a-t-il influencé votre décision de vous lancer ? F.P. : Depuis le mois de mars, j’ai eu une période d’intérim, qui a été un marchepied. Cela m’a permis de me prendre au jeu de la rédaction en chef et m’a décidée à continuer dans cette fonction. D’autant que le printemps a été intéressant et riche en actualité avec les élections.

Info : Est-ce plutôt un poste de management ? F.P. : En effet, je manage l’équipe, j’anime la conférence de rédaction, en respectant les choix éditoriaux… mais je reste 100% journaliste. D’ailleurs, régulièrement, les auditeurs peuvent m’entendre dans « L’invité du matin » à 8h15. Je demeure accro à l’info.

Info : Vous êtes la première femme à occuper ce poste. Les nominations féminines à des fonctions d’encadrement sont plutôt dans l’air du temps… F.P. : Radio France s’est engagée depuis longtemps dans cette démarche. D’ailleurs, on oublie souvent de Michèle Cotta a été nommée présidente de Radio France en 1981. Aujourd’hui, une femme est à la tête des rédactions de Châteauroux, La Rochelle ou encore Guéret… Etre rédactrice en chef de France Bleu Limousin, c’est une responsabilité : nous avons 66.800 auditeurs en Haute-Vienne et en Corrèze. Nous sommes la deuxième radio généraliste derrière France Inter, selon le dernier sondage médiamétrie, réalisé de septembre 2016 à juin 2017. Radio France est une belle « maison »…

Info : On vous sent attachée au service public. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? F.P. : Il est primordial d’avoir un service public avec tout ce que cela exige de rigueur et de déontologie dans la vérification de l’information. Avec le service public, on tisse un vrai lien avec la population. Nous sommes une radio populaire dans le bon sens du terme. Nous avons un rôle d’alerte important, comme lors de la tempête de 1999, pendant les épisodes neigeux ou plus récemment pour relayer l’appel au confinement des habitants de Meuzac durant de l’incendie de Minerva Oil.

Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photo © D.R.

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