Les pêcheurs en première ligne
[caption id="attachment_230311" align="aligncenter" width="800"] Les pêcheurs ne manqueront pas l'ouverture... (© association Tour d'image Franck Taboury)[/caption] L'ouverture de la pêche en première catégorie est le point de départ de la saison pour des milliers de passionnés. Les truites n'auront qu'à bien se cacher dès le 10 mars. Deuxième plus importante Fédération du pays, la pêche regroupe 1,5 million de pratiquants et 17.000 en Haute-Vienne possèdent une carte. A quelques jours de l'ouverture de la 1ère catégorie, les amateurs de truites peaufinent leurs derniers montages. Car l'ouverture est un moment très attendu et cette année encore, les pêcheurs ne devraient pas déroger à la règle comme le confirme Julien Barret, chargé de développement à la Fédération départementale. « Le nombre de pratiquants avec la carte est en légère baisse sur le département mais il faut ajouter tous ceux qui pratiquent sur des plans d'eau privés et ils sont nombreux sur nos 10.000 plans d'eau. Et de plus en plus de jeunes pêchent, la Fédération travaille dans ce sens en cassant l'image vieillotte du pêcheur sur son pliant qui surveille son flotteur. Aujourd'hui, la pêche est plus moderne, les fabricants rivalisent d'imagination avec de nouveaux matériels, des leurres flashy ajouté aux réseaux sociaux puisque les jeunes mettent des vidéos sur You Tube ou photographient leurs prises qu'ils mettent en ligne ». Un loisir qui a trouvé sa place sur le 2.0 ! [caption id="attachment_230312" align="aligncenter" width="760"] Les jeunes adeptes du « no kill ».[/caption]
Sur 7.000 km
Si le niveau des cours d'eau était la préoccupation l'an dernier, les conditions s'annoncent meilleures avec un hiver bien arrosé mais un déficit d'eau cumulé ces dernières années. « Certes il y aura de l'eau, les conditions sont relativement bonnes avec des débits supérieurs ajoute Julien, quant aux truites, elles se sont bien nourries en janvier mais, si l'eau est froide, elles ne seront pas très actives par fort débit. Si le niveau baisse, l'eau sera plus chaude et la truite plus active. Il faudra bien choisir la technique appropriée ». Pour taquiner le goujon, le chevenne ou la truite, les espèces autorisées le 10 mars, il faudra s'adapter au milieu, leurre (cuiller ou leurre souple), appâts naturels (ver, teigne, larves d'insectes, poisson mort manié), l'asticot est interdit en 1ère catégorie, ou pêche à la mouche si les eaux sont calmes et claires avec des mouches sèches qui resteront en surface ou bien en nymphes pour aller sous l'eau. Les pêcheurs pourront capturer des truites Fario ou Arc-en-Ciel, avec un empoissonnement des APPMA sur tous les parcours de loisirs matérialisés par des panneaux et signalés dans le guide de pêche de la Fédération. En 1ère catégorie, le terrain de jeu s'étend sur 7.000 km, par exemple, la Vienne en tête de bassin, La Combade, La Couze, La Briance ou La Gartempe, sans oublier les 2.000 ha de barrages et plans d'eau. Et un spot pour la truite fréquenté par Julien : « La Vienne entre Eymoutiers et Saint-Léonard, un secteur très sauvage avec des gorges encaissées qui compte de belles populations ». La taille légale de la truite reste à 23 cm avec six prises par jour qui pourront être remises à l'eau pour préserver la ressource. La pratique du « no kill » est de plus en plus développée chez la jeune génération qui préfère partager ses prises sur le web plutôt qu'à table.La relève
Malgré une tendance à la baisse des pêcheurs, la Fédération propose diverses animations pour ferrer de nouveaux adeptes, notamment durant le temps scolaire auprès d'élèves de CM1 et CM2.Trente classes soit 650 scolaires ont bénéficié, en 2017, d'une sensibilisation au milieu aquatique le matin et d'une initiation à la pêche au coup l'après-midi avec le soutien des APPMA. « L'objectif est de montrer le milieu où évoluent les poissons... et de les faire mordre à l'hameçon en offrant une carte de pêche à chacun » explique Julien. Certains se perfectionnent lors d'ateliers durant six mercredis en mai et juin (20€) encadrés par des moniteurs et des bénévoles. Des stages de quatre jours sont également organisés à Pâques et l'été (40€) pour les 8-16 ans. Nul doute que certains seront en première ligne pour l'ouverture... [caption id="attachment_230314" align="aligncenter" width="800"] Pour Julien Barret « les conditions seront bonnes ».[/caption]Du poisson
Après plusieurs semaines à sec, le lac de Saint-Pardoux attirera les amateurs de carnassiers. Si la carpe n'a pas été réintroduite, 800 kg de brochets ont été déversés et cinq tonnes de gardons, de même que 850 kg de brochets pêchés lors de la vidange, 4,6 tonnes de brèmes et gardons, 2,8 tonnes de sandres, 450 kg de perches et des anguilles auxquels il faut ajouter 1,5 tonne de poissons restée dans La Couze. En outre, des aménagements ont été réalisés avec l'immersion de 30 récifs artificiels pour diversifier les habitats piscicoles, la création de frayères dans le fond des anses, l'abattage d'arbres en bord de rives et l'élimination de buttes en pied de berge pour permettre aux enfants de pêcher avec de petites cannes. Ces travaux chiffrés à 35.000 euros ont été financés pour moitié par le Conseil départemental. Enfin, un plan de développement halieutique a été mis en place sur trois ans à Vassivière avec le soutien de la Région, du SYMIVA, d'EDF et des Fédérations de pêche 87 et 23 pour faire de ce site l'un des cinq spots français du carnassier. Quelques 86.000 € ont été consacrés à l'empoissonnement l'an dernier avec dix tonnes de gardons, deux tonnes de brochets et 600 kg de sandres déversés. De belles parties de pêche en perspective... [caption id="attachment_230315" align="aligncenter" width="760"] Des niveaux d'eau supérieurs à l'an dernier.[/caption]Corinne Mérigaud
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