« La prévention reste le meilleur des traitements des cancers de la peau »
Salariés du BTP, agriculteurs, horticulteurs… Autant de métiers « extérieurs » qui sont soumis aux risques du soleil. Quelques conseils s’imposent pour ces professionnels, avec le Dr Marie-Dominique Orsoni, dermatologue en Haute-Vienne.
Info Magazine : Quels sont vos conseils pour les salariés obligés de travailler en extérieur, afin de se protéger du soleil ? Marie-Dominique Orsoni : La meilleure des protections, ce sont les vêtements : le chapeau (mieux que la casquette), un pantalon long, une chemise, des lunettes de soleil… et une protection solaire en crème avec un indice 50+, les indices inférieurs n’ayant que peu d’intérêt. Il est nécessaire d’en renouveler l’application toutes les quatre heures. Il existe aujourd’hui des formules qui résistent à l’eau et à la transpiration. Bien souvent, on pense à se protéger du soleil pendant les vacances, mais pas lorsqu’on travaille, alors qu’on devrait le faire dès le mois de mai. On peut attraper des coups de soleil, même quand celui-ci n’est que filtrant… Evidemment, ces conseils s’appliquent également aux agriculteurs, aux horticulteurs mais aussi aux particuliers qui jardinent, ceux qui font de la course à pied ou du vélo. Heureusement, il est de plus en plus rare de voir des personnes travailler torse nu ou en débardeur, tondre en maillot de bain. Info : Vous dites : « La prévention reste le meilleur des traitements des cancers de la peau ». Qu’entendez-vous par là ? M.-D.O. : Même si les campagnes d’information et de dépistage sont nombreuses, un travail de fond est encore nécessaire sur le lien entre le soleil, les coups de soleil et les cancers de la peau. Pensez par exemple aux chauves… pour lesquels on a noté un grand nombre de cancers de la peau. Le soleil est bon pour l’organisme, c’est le cumul des heures d’exposition, notamment de 12h à 16h, qui est nocif. Et la protection doit être d’autant plus importante que le phototype est clair. Une attention toute particulière doit être portée aux bébés et aux enfants, qui ne doivent pas rester au soleil sans être habillés avec un tee-shirt, un chapeau… Le risque de cancer de la peau s’acquiert pendant l’enfance. Enfin, l’un des gestes de prévention les plus efficaces est de montrer sa peau au moins une fois par an, à un praticien (généraliste, dermatologue…) afin de dépister d’éventuels mélanomes. Plus le dépistage sera précoce, il plus sera efficient. Info : Et quand malheureusement le mal est fait et qu’on a attrapé un coup de soleil, que faire ? M.-D.O. : Le coup de soleil est à traiter comme une brûlure avec une crème cicatrisante et rafraichissante. L’érythème solaire est une brulure au 1er degré. S’il s’avère plus grave, avec des petites « bulles » (comme des cloques), il faut alors aller consulter un médecin.Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photo : D.R.
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