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Une tête bien faite sur un corps bien fait

17h18 - 16 décembre 2018 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_233591" align="aligncenter" width="800"] Bernard Hartman a repris récemment l'Iron Gym[/caption] Ancien champion d'haltérophilie et de culturisme, Bernard Hartman revient sur son glorieux passé. Bernard Hartman a commencé l'haltérophilie au collège de Felletin en Creuse. Un professeur de musique qui le rencarde, une bande de copains, et le voilà dès la première année champion de France par équipe de mini-haltérophilie, à seulement 11 ans. Les années passent et se ressemblent, avec de multiples sélections aux championnats de France, jusqu'en 1989, et des records régionaux : 137,5 kilos à l'arraché et 177,5 kilos à l'épaulé jeté. « L'haltérophilie est un sport individuel avec une certaine émulation, mais il y avait une ambiance formidable, on se réjouissait de la performance des autres », se remémore l'athlète. Puis, la carrière sportive de Bernard Hartman prend un tournant, pas le genre de virage en tête d'épingle, mais plutôt une courbe qui l'emmène vers le culturisme. La différence ? L'haltérophilie est une discipline olympique pour laquelle la performance est basée sur le poids soulevé, tandis que le culturisme se penche davantage sur le côté esthétique. De là, il participe aux championnats de France avec un podium dès la deuxième année et une victoire au Grand Prix de Paris en 1996. « Le culturisme est bien plus qu'un étalement de viande fraîche. On mange, on dort, on fait du sport pour la discipline, il faut une abnégation complète », résume-t-il.

Businessman

Est-il un businessman ? La réponse est oui. L'homme aux multiples facettes a ouvert une première salle de sport « Le Club 87 » en 1988. Victime de son succès, il a délocalisé sa salle, pour en ouvrir une nouvelle, l'Iron Gym en 1992, qu'il a vendue en 2000. Il a lancé deux bars : le Globe-Trotter (ancêtre du Sikaru) et le Leprechaun, puis une nouvelle salle spécialement dédiée aux femmes le « Lady Fit Zen ». Il aurait également pu devenir professeur d'EPS, ayant eu son CAPEPS, mais l'idée de se retrouver devant des élèves peu motivés l'a finalement fait changer d'avis. Bernard Hartman est ensuite retourné à ses premières amours en reprenant récemment l'Iron Gym pour la redresser. Une carrière de sportif de haut-niveau et une vie professionnelle accomplies, pour lui tout est lié : « Le sport m'a donné une certaine assurance, de l'audace, car je voyais que ce que je pouvais réussir dans le sport, je le pouvais aussi dans la vie. Cette confiance m'a permis de réussir ma vie professionnelle ». [caption id="attachment_233592" align="aligncenter" width="800"] Bernard Hartman lors d'un concours de culturisme[/caption]

Ecole de la vie

Des regrets ? Pas le moins du monde. « Bien sûr que ce sport est très égocentrique, comme tous les sports de haut-niveau. Quand on se fixe des objectifs élevés, il est difficile de donner du temps aux autres. Mais avec le recul, je suis très content de ce que j'ai fait », savoure l'ancien haltérophile. Peu en vogue à l'époque, l'haltérophilie et le culturisme reviennent aujourd'hui en force, notamment grâce à de nouvelles pratiques comme le crossFit. Et Bernard Hartman de s'adresser à la nouvelle génération : « Il ne faut pas brûler les étapes en tombant dans les excès avec l'utilisation de produits. Il faut aimer la discipline avant d'en aimer le résultat, car cela demande beaucoup de travail. Quelqu'un de chétif ou de grassouillet, qui voudrait changer, ne doit pas être fataliste, il faut se remonter les manches. C'est très honorable de se battre pour changer sa condition, que ce soit dans le sport ou dans la vie ». Ce cinquantenaire au parcours bien rempli aspire désormais à réaliser un autre de ses rêves : vivre sur son bateau une bonne partie de l'année, naviguant au gré des flots sur la Méditerranée…
Ugo Chauviré Photos : D.R.  

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