Une journée qui ne s'annonce franchement pas rasoir !
Le 5 septembre, a lieu la Journée mondiale de... la barbe ! Celle de trois jours ou celle chouchoutée comme les hipsters... Un samedi franchement au poil !
Une Journée mondiale de la barbe ? Une plaisanterie des internautes ? Pas franchement. Cette célébration traditionnellement fixée au premier samedi du mois de septembre est d'origine anglo-saxonne. Toutefois, l'idée même reviendrait aux Vikings danois, barbus dont le jour de fête remonterait aux alentours de l'an 800 après Jésus-Christ (l'année du couronnement de Charlemagne, l'empereur à la barbe fleurie...). Dans le sud de l'Espagne, on célèbre la Journée de la barbe en organisant un match de boxe opposant un imberbe à un barbu, qui armé d'une pique, en ressortirait toujours vainqueur... Plus radical : à Dönskborg en Suède, les non-barbus sont bannis du village le jour de la Fête de la barbe et doivent se réfugier dans la forêt voisine pendant que les barbus brûlent les effigies de leurs proches non-barbus...
Loin de tout ce folklore, être barbu au quotidien peut être un vrai choix, la barbe prenant alors diverses significations ou pouvant être une marque de différenciation.
Stef
Animateur multimédia à Bellac, Stef Vanstaen, âgé de 47 ans, explique : « Je porte la barbe depuis toujours, dès que j'en ai eu la possibilité. Au lycée, j'avais déjà un semblant de barbe et actuellement, elle doit bien mesurer 15 à 20 cm. D'ailleurs, mes enfants ne m'ont jamais vu sans. Pour moi, la barbe, ça en jette ! Et puis elle fait partie de moi, de ma personnalité. Tu ne demandes pas à quelqu'un de se couper un bras ? ». Bien loin du phénomène de mode hipster, il l'entretient néanmoins un peu : brossage tous les deux jours, un p'tit coup de tondeuse autour des oreilles, du cou...
En cherchant un peu plus loin dans les raisons de ce choix pileux, il confie : « Porter la barbe revêt un aspect culturel : je suis d'origine grecque-orthodoxe. Aussi, je pense qu'il y a des réminiscences de la culture hellénique ». S'épanouissant dans le monde de la musique, il y trouve, sans qu'ils soient des icônes ou des modèles, de nombreux « frères de barbe ».
Philippe
L'histoire de Philippe Mazière, 54 ans, et de sa barbe aurait pu être dramatique : « En août 2008, la chute d'une toiture m'a causé une paresthésie de la mâchoire. J'ai arrêté de me raser car je n'avais plus de sensibilité. Puis, finalement, ma femme m'a dit un jour : ça te va bien la barbe. Depuis trois ans et demi, elle est... comme aujourd'hui ». Coquet avec cet atout de drague et de séduction, il cultive son côté hipster. « Je m'en occupe beaucoup : j'ai davantage de produits cosmétiques d'une gamme spécifique que ma femme et ma fille réunies. Je la désinfecte deux fois par jour. J'ai une huile nourrissante pour le matin, un shampoing spécial barbe, un démêlant, un anti-frisottis. Je la brosse pour la mettre en forme. Je me ''rase'' tous les deux jours mais toutes les deux à trois semaines, je vais me faire dorloter dans un barber shop. Ma barbe est donc propre au sens sanitaire et esthétique ».
Et, ce supplément de poils a changé... sa vie. Réellement. « Avant, j'avais des traits communs. On m'oubliait facilement. Depuis, je me présente professionnellement comme un ''proxénète'' car je loue des hommes et des femmes à d'autres qui en ont besoin et c'est tarifé, s'amuse le chef d'entreprise évoluant dans le numérique. Ma barbe marque ma différence et j'en joue ».
Cyril
Pour certains, Cyril Dagiral n'est pas un barbu anonyme. Il est vendeur d'une célèbre marque de motos au « patato-patato » du moteur reconnaissable entre tous et est le chanteur du groupe de hip-hop métal Crawford, qui sort un album le 24 octobre ainsi qu'une bière à son image. Deux domaines où on ne manque pas de faire référence à sa barbe. « En octobre 2011, après un rasage à blanc, avec un collègue, on s'est fait un délire, à savoir qui aurait la barbe la plus longue au 31 décembre. Maintenant, elle approche les 10 cm », lance-t-il.
Lavée avec un shampoing classique, sa barbe est néanmoins domptée par un barbier au moins une fois tous les deux mois. « Lors d'un voyage au Colorado aux États-Unis, je suis resté quatre mois sans la tailler. À mon retour, on m'a dit que je ressemblais à un ours ! », sourit-il, racontant quelques anecdotes rigolotes : « Il m'est bien arrivé de la coincer dans le zip d'un pull ou la fermeture éclair d'un blouson moto... Ben, ça fait mal ! »
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