Comment produire du bio à la maison ? (Dossier spécial bio)

Dans des objectifs d'autonomie et d'économies, avoir un jardin est indispensable : il permet de produire du fait-maison avec des fruits et légumes biologiques, mais pas seulement...

Voici les grands axes pour produire bio chez soi avec des moyens accessibles à tous.

Faire son compost

Commençons par la terre, base de toute culture biologique. Elle doit être qualitative pour nourrir les cultures... La meilleure terre est celle de la forêt, inspirez-vous de ce merveilleux humus !

Pour cela, fabriquez votre compost et votre terreau, artisanaux. Le terreau est un mélange de broyats de branchages et de résidus de tonte. Peuvent y être ajoutés du sable ou de l'argile. Quant au compost, c'est l'incontournable du jardin écologique : composter ses déchets organiques permet de réduire notre impact sur l'environnement. Il sera d'ailleurs obligatoire à partir du 1^er janvier 2024 dans le cadre de la loi EGalim.

Pour produire du compost, rien de plus simple ! Il suffit de jeter dans un composteur ses résidus et épluchures de fruits et légumes, bien fragmentés, et de les laisser se décomposer en équilibrant le mélange avec de la matière brune et sèche (branchages, feuilles mortes, marc de café, coquilles d'œuf) et des résidus de tonte. Nul besoin de le fournir uniquement avec des fruits et légumes biologiques : la décomposition se chargera d'en faire la meilleure matière qui soit, utilisable en agriculture biologique.

Voilà de quoi nourrir le sol et faire pousser rapidement vos fruits et légumes : les framboisiers adorent le compost, tout comme les courges et la rhubarbe par exemple.

Récupérer l'eau

L'eau de pluie est gratuite et elle est la meilleure source pour le jardin. Installez une ou plusieurs cuves de récupération d'eau de pluie pour arroser vos plantations. Il existe des cuves extérieures à relier à la gouttière ou des cuves enterrées pour de plus gros volumes. Ces dernières permettent une conservation optimale de l'eau, la protégeant des UV et des intempéries.

Pensez aussi à la chaîne de pluie (sur www.chainesdepluie.com par exemple), qui reste une manière décorative de récupérer facilement l'eau de pluie.

Cette eau précieuse, il convient de l'utiliser avec parcimonie, donc d'arroser la juste quantité au bon moment, à l'aube ou au crépuscule, pour éviter son évaporation trop rapide.

Un arrosage automatique au goutte-à-goutte installé au pied des plantes est idéal, ou avec des oyas, un accessoire très apprécié en permaculture. Enfin, le sacro-saint paillage permet de garder la terre fraîche et de réduire le nombre d'arrosages.

Cultiver son potager

Au potager, en amont d'une utilisation de produits de biocontrôle compatibles avec l'agriculture biologique, les plants et les semences doivent être bio et sans OGM. Les semences paysannes, en outre, vous permettent de rester indépendant dans l'autoproduction de votre alimentation végétale. En clair, de produire vos propres graines. Achetez-les chez Kokopelli, La ferme de Sainte Marthe, Graines del Païs, La Bonne Graine, Graines de Troc... Ce sont souvent des variétés anciennes, non hybrides, que l'on peut donc ressemer sans problème.

Élever des poules

Un œuf biologique est un œuf issu d'une poule nourrie avec des aliments naturels, qui passe ses journées au jardin à gratter la terre et l'herbe, picorant ici et là des vers de terre et des insectes. Au-delà d'être bio, les œufs issus d'un poulailler installé dans le jardin sont ultra-frais. Comptez environ 3 m² de poulailler et un enclos assez grand (environ 10 m² par poule). Une gallinacée est aussi une excellente aide à l'élimination des déchets puisqu'elle se régale de tous les restes de repas, même le pain, les pâtes, la viande et le poisson, sans oublier les légumes bien sûr. Un excellent complément au compost pour réduire drastiquement ses déchets et produire le plus possible fait-maison, c'est-à-dire sans emballage et sans plastique !

Créer un écosystème

Pour être vivant, le jardin doit accueillir les insectes utiles : des abeilles, des papillons, des chrysopes, des coccinelles, des cloportes... ainsi que des oiseaux et hérissons. Invitez-les en semant des fleurs mellifères, en installant des nichoirs haut dans les arbres ou sous le toit, en ne taillant pas les haies au printemps et en réservant une zone du jardin à l'état sauvage (herbe haute, tas de bois et de feuillages...).

Leur présence est précieuse pour entretenir la biodiversité et produire le plus naturellement possible.