Madeleine Riffaud, la résistance dans la peau
Jusqu'au 1er avril, le musée de la Résistance à Limoges présente l'exposition « Madeleine Riffaud, Résistante », réalisée à partir de la bande-dessinée Madeleine, Résistante, co-écrite par Jean-Louis Morvan et Madeleine Riffaud et illustrée par Dominique Bertail. Elle propose de suivre le parcours exceptionnel de Madeleine Riffaud pendant et après-guerre.
Madeleine Riffaud est encore mineure quand elle arrive à Paris et rentre dans un réseau de résistants étudiants. En 1944, elle rejoint la lutte armée et obéit aux ordres : on prépare des débarquements, il est nécessaire d'intensifier les actions contre l'occupant. Capturée, torturée, plusieurs fois condamnée à mort, elle sera de retour à temps pour se battre aux côtés de ses hommes et libérer la capitale.
Après la Libération, elle rencontre Vercors, Pablo Picasso, qui dessinera son portrait, et surtout, Paul Éluard avec qui elle nouera une formidable amitié. Impressionné par son talent littéraire, il l'encourage à écrire. Elle publie des recueils de poèmes et enchaîne les collaborations avec plusieurs journaux.
Sa rencontre avec Hô Chi Minh et un premier départ pour Hanoï détermineront son avenir de reporter de guerre. Elle s'appliquera à dénoncer le colonialisme, chercher l'esprit de résistance dans les maquis du monde entier, raconter leur lutte pour la liberté : elle couvrira notamment la guerre d'Algérie (où elle sera victime d'un attentat organisé par l'OAS) et la guerre du Vietnam dans les maquis Vietcong, sous les bombes américaines.
De retour à Paris dans les années 70, elle choisit de travailler incognito comme fille de salle dans un hôpital. Elle partage alors le quotidien des infirmières, des aides-soignantes, des agents d'entretien. Dans son best-seller Les Linges de la nuit, elle raconte les dangers qui guettent l'hôpital public et leurs conditions de travail révoltantes.
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