L'indicible raconté en bande dessinée
Initiée par Robert Hébras, une bande dessinée paraîtra le 24 mai. Elle retrace les différentes étapes du massacre d'Oradour-sur-Glane.
Quelque temps avant son décès, Robert Hébras, l'ultime survivant de cette tragédie a souhaité qu'elle soit portée par la bande dessinée, afin de sensibiliser davantage encore à la récurrente menace de néfastes idéologies comme celle du révisionnisme.
C'est dans cet esprit de constante pédagogie qu'il a initié cet ouvrage choral, animé par la plus scrupuleuse véracité historique, puis l'a accompagné avec bienveillance. Il n'aura malheureusement vu que la moitié des planches, que les auteurs Jean-François Miniac et Bruno Marivain, lui ont soumises. « Il était heureux de savoir que la mémoire de la tragédie collective allait être transmise par un collectif de plus jeunes à destination d'encore plus jeunes. Sans doute éprouvait-il une certaine fierté, non exprimée bien entendu, d'être à l'origine de cette réalisation qui prenait forme sous ses yeux », précise Nicolas Anspach, éditeur de l'ouvrage, qui travaille désormais sous les directives historiques de Philippe Grandcoing et Bernadette Malinvaud, la présidente de l'association Oradour Histoire Vigilance et Réconciliation.
Les planches s'appuient sur les croquis réalisés par Bruno Marivain selon les instructions de Robert Hébras. Elles font revivre les lieux dont il ne subsiste plus aucune image. « L'iconographie sur l'ancien Oradour est extrêmement succincte : une bonne vingtaine de cartes postales d'avant-guerre, représentant essentiellement les intérieurs des bâtiments. Robert Hébras a notamment été sollicité pour reconstituer l'intérieur de sa maison familiale, celui de divers commerces, comme le coiffeur Morliéras, ou encore celui de l'église. Mes interrogations concernaient souvent des aspects pratiques destinés à enrichir le récit même. Robert Hébras m'a confié la totalité de ses archives, quelques lourds dossiers dont j'ai pu reproduire les photographies aux Bordes et dans lesquelles Bruno a pu puiser. Ma curiosité se focalisait aussi sur la vie quotidienne du vieil Oradour, ses aspects sensibles, les sons, les musiques, les couleurs, les odeurs, les coutumes, les pratiques, les psychologies », ajoute l'éditeur.
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