Dumontel rattrapé par le passé
L'Œil du diable rouge, le dernier livre de Franck Linol, est en librairie depuis quelques jours. Rencontre avec l'auteur, qui annonce également une soirée hommage à son complice Joël Nivard.
Ça y est : le commissaire Dumontel est à la retraite...
C'est la question qui se pose à tous les auteurs de polars avec un personnage récurrent. Généralement au bout du 12e, 13e, 14e livre, la série s'arrête : soit le personnage meurt, soit il est très malade, soit il est à la retraite. Mais ce peut être une porte ouverte pour continuer des affaires avec des missions spéciales, ou en devenant détective privé aux États-Unis... Les lecteurs ont découvert le commissaire Dumontel en 2010. C'est donc une suite logique : 14 ans plus tard, il est à la retraite.
Néanmoins, on imagine bien que ce ne sera pas une retraite tranquille dans les monts d'Ambazac ?
Nombre de lectrices et lecteurs étaient affolés : j'ai reçu des courriers pour me demander de ne pas arrêter la série car dans leur imaginaire, la retraite est synonyme d'une sorte de fin de vie. Mais je les rassure quand je les rencontre lors des salons du livre.
Pourquoi avoir choisi de revenir sur cette affaire non élucidée dans Le Vol de l'Ange ?
Lors de sa sortie en 2013, des lectrices et lecteurs m'ont reproché que l'assassinat de cette joggeuse au Bois de la Bastide n'avait pas été résolu, car c'était une affaire « annexe », le commissaire Dumontel s'attachant à retrouver un convoyeur de fonds parti avec l'argent, l'histoire étant librement inspirée de l'affaire Tony Musulin. Il faut savoir que 20 % des crimes de sang ne sont pas élucidés.
Vous semblez très à l'écoute de votre lectorat ?
Quand j'écris, je pense aux lecteurs, même si je n'écris pas sur commande. Et je prends en compte leurs remarques quand elles sont pertinentes, intéressantes...
Dernière page, dernier paragraphe : « Le dimanche matin, je reçus un message de Géraldine Chantry : Nous apprenons la mort brutale du commissaire Varlaud survenue vendredi à 5h30 du matin »...
Il fallait qu'il y ait un écho entre la disparition de Joël Nivard et Varlaud, qui ne peut plus exister si Joël n'est plus là. C'était une évidence !
Limoges, Nocturnes est, d'ailleurs, un hommage à Joël Nivard...
Il s'agit d'un ouvrage collectif d'autrices et d'auteurs de Geste Éditions qui le connaissaient et l'appréciaient. On compte 12 nouvelles et un poème qui se situent dans l'univers de Joël avec la nuit, l'alcool, le noir, la ville... Pour moi, il était un grand écrivain de roman noir qui n'a pas eu la reconnaissance qu'il méritait.
Un lancement officiel est prévu le 26 avril à 18h30 à la chapelle de la Visitation à Limoges...
Au cours d'un spectacle d'une heure, quelques extraits de l'œuvre de Joël seront lus et des chansons françaises seront interprétées par les musiciens du Buena Vista Polar Club. À cette occasion, Limoges, Nocturnes sera en vente. Les autrices et auteurs ayant écrit une nouvelle se feront un plaisir de le dédicacer.
Hommage à Joël Nivard. Gratuit sur réservation, nombre de places limité : grangerpat@orange.fr
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