Benoît Sadry, chevalier de l'ordre national du mérite
Engagé depuis 27 ans dans l'association des familles des martyrs, qu'il préside depuis deux ans, Benoît Sadry a été élevé au rang de chevalier de l'ordre national du mérite.
Une médaille qui vient récompenser 27 années d'engagement associatif, notamment au sein de l'association nationale des familles des martyrs, qu'il a rejoint à 20 ans. « Vous êtes né 33 ans après le massacre, mais votre histoire familiale, comme celle de nombreux Radounauds, est marquée à jamais par ce drame du 10 juin 1944 où 643 habitants, dont votre grand-tante et six de vos cousins, ont été massacrés. De cette tragédie est né votre besoin irrépressible de vous engager au service de la mémoire animé par l'impérieuse nécessité de maintenir le souvenir, douloureux mais authentique de ces atrocités », a rappelé le préfet Laycuras.
Benoît Sadry a, dès le début de son engagement, souhaité œuvrer au rapprochement de son village avec l'Alsace d'abord, puis l'Allemagne. Il faudra, en effet, attendre 2004 pour voir la maire de Strasbourg, Fabienne Keller et Adrien Zeller, le président du conseil régional d'Alsace participer aux cérémonies. « Le rapprochement avec l'Allemagne s'est opéré à travers l'organisation d'événements sportifs, notamment un tournoi de football avec Dachau, qui donnera lieu, en 2014, à l'organisation d'une randonnée de l'amitié entre les deux villes qui contribuera à permettre la signature, en juin dernier, d'un pacte d'amitié avec Hersbruck », a poursuivi le préfet.
Benoît Sadry est également délégué départemental de la fondation du Patrimoine. C'est à ce titre qu'il a engagé un combat en faveur de la conservation du patrimoine mémoriel, en alertant régulièrement sur l'état de péril d'une grande partie des ruines.
Tentant de contenir son émotion, Benoît Sadry a remercié les nombreuses personnalités présentes à cette cérémonie « qui est avant tout la reconnaissance d'une action collective que nous avons tous à cœur afin que nul n'oublie ce qui s'est passé ici. [...] Car, même si nous sommes d'une génération qui n'a pas vécu cette tragédie, le message à délivrer est encore d'une effroyable actualité ».
Au fil des rencontres internationales et des liens tissés, il a rassemblé des archives de source différente, qui établissent avec certitude certains faits. Mais, le moment le plus marquant de son engagement a été la rencontre, il y a deux ans, avec Karin, la petite fille du soldat allemand qui a reconnu avoir tiré dans la grange Laudy et sur les femmes et les enfants enfermés dans l'église.
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