Dominique Renaudie
En avant-première, Dominique Renaudie, le président de l'Observatoire de l'immobilier de la Haute-Vienne, nous dévoile les résultats de cette étude menée l'année dernière, et les premières tendances pour 2020.
Info Haute-Vienne : Quel est le bilan de 2019 en termes de ventes ?
Dominique Renaudie : Le marché a été extrêmement fluide, avec des volumes de ventes qui ont battu tous les records, avec 10 000 biens tous types confondus. L'investissement immobilier a nourri largement ces ventes, d'une part Limoges ayant bénéficié de bons classements dans les palmarès des magazines nationaux, et d'autre part, les collectivités locales ayant participé à de multiples salons partout en France pour promouvoir l'investissement dans la cité porcelainière. N'oublions pas non plus des taux d'intérêt demeurés bas alors même que ceux des produits financiers, comme les assurances vie, ont chuté. Comme toujours, la maison de ville des années 30 dans Limoges est le produit phare. Néanmoins, la maison individuelle de 10 ou 15 ans en première couronne séduit un grand nombre d'acheteurs.
Info : Qu'en est-il des locations ?
D.R. : 2018 avait bénéficié d'un rebond du marché locatif, qui s'est confirmé en 2019. Lorsque le loyer est maîtrisé et le logement rénové, le taux de vacance est court. À Limoges, le parc locatif s'est « amélioré », les professionnels ayant incité les propriétaires à faire des travaux. Toutes les superficies se louent bien. Toutefois, les studios sont très prisés, jouissant de l'effet du baby-boom des années 2000, donc de l'augmentation de la population étudiante et de l'allongement de la durée des études. La petite maison attire également les locataires, mais qui souvent restent peu. Les couples pouvant honorer un loyer de 700 à 800 € optent rapidement pour la primo-accession.
Info : Quid de la construction ?
D.R. : 2019 s'est positionné sur la même base que 2018 avec 900 permis de construire. Il y en avait 650 en 2015 mais entre 1 600 et 1 700 en 2007 ! Ce « plafonnement » peut s'expliquer par le rabotage des aides publiques comme le PTZ, l'APL Accession et les aides directes aux acquéreurs.
Il en va de même pour la construction collective qui en 2019 est sur une base identique en nombre de logements que 2018, en prenant en compte les logements dits spécifiques pour les résidences seniors, par exemple, dont certaines ont été livrées en début d'année ou le seront durant le premier semestre 2020.
Info : Comment se porte l'immobilier commercial et d'entreprise ?
D.R. : L'immobilier d'entreprise est très stable, avec, entre autres, peu de constructions neuves pour les bureaux. Mais on constate que l'offre ne croise pas la demande : les locaux ne sont plus aux normes (accessibilité aux personnes handicapées) ou n'offrent pas des conditions largement sollicitées comme le stationnement ou la climatisation. En centre-ville, on observe moins de locaux commerciaux vacants, mais on remarque qu'il manque des grandes superficies, les commerçants comme les clients d'ailleurs ne voulant plus de boutique « couloir ».
Info : Quelles sont tendances pour 2020 ?
D.R. : 2020, c'est un peu l'inconnu ! En ce début d'année, les agents immobiliers se plaignent de ne pas avoir de stock, ce qui ne pas va forcément induire une hausse des prix eu égard à la capacité financière des futurs propriétaires. On s'aperçoit que les banques ont durci l'octroi des prêts et restreint la durée de remboursement à 25 ans maximum, alors que les défauts de paiement sont rarissimes. Enfin, l'embellie du marché de l'emploi va certainement impacter positivement les porteurs de projet immobilier, même si nous ne pouvons ignorer les personnes en situation « fragile » qui rencontrent toujours des difficultés à se loger.
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