Notre dossier "Consommer local" : Le bio face au défi des emballages
Les consommateurs de produits biologiques sont sensibles au problème des emballages plastiques. La filière bio en limite déjà l'usage et s'engage pour aller plus loin.
«Huit millions de tonnes de plastique se frayent un chemin jusqu'aux écosystèmes marins, chaque année. Ce qui équivaut à décharger, chaque minute, le contenu d'un camion poubelle en mer ! » Et ce dramatique constat de la Fondation Ellen McArthur devrait encore s'amplifier dans les prochaines décennies.
Il y a urgence à agir. En France, la récente loi antigaspillage prévoit l'interdiction des emballages plastiques à usage unique en 2040. Un horizon que beaucoup jugent trop lointain.
En 2019, plusieurs enseignes de la grande distribution et entreprises de l'agroalimentaire ont signé un pacte national visant à éliminer certains emballages plastiques et à concevoir des modèles réutilisables et recyclables d'ici 2025.
En matière d'emballage alimentaire, des solutions innovantes émergent à partir de matières organiques : canne à sucre, algues, fécules de pomme de terre, maïs transformé, cire végétale, résidus de déchets agricoles...
Les plastiques biosourcés ont, certes, le vent en poupe, mais ils ne sont pas toujours recyclables. Cela dépend des polymères qui le composent et des consignes de tri locales car le niveau de modernisation des centres de traitement n'est, pour l'heure, pas le même partout en France. De plus, ces plastiques sont plus souvent biodégradables via un procédé industriel que de manière naturelle.
Collecte complémentaire
Actuellement, seuls 27 % des plastiques sont recyclés en France dont 58 % de bouteilles et flacons pour seulement 4 % des autres emballages en plastique.
Dans ce contexte, les enseignes spécialisées en bio ont fait de la réduction des déchets un combat quotidien. Comment ? En privilégiant le vrac et les produits à la coupe, en limitant le suremballage, en proposant des contenants en papier ou en coton bio, des boîtes alimentaires cartonnées, des bouteilles ou bocaux en verre ainsi qu'en ouvrant la possibilité à leurs clients d'apporter leurs propres contenants, à condition qu'ils soient en bon état et respectent les mesures d'hygiène en vigueur. À l'initiative du syndicat professionnel Synabio, un programme de recyclage complémentaire est lancé depuis un an. Baptisé « Collectibio », il met en place des points de collecte dans les magasins bio pour les emballages plastiques des produits alimentaires qui ne sont pas pris en charge dans les bacs ou sacs jaunes de la collecte publique. Il s'agit des sachets souples et films en plastique, des gourdes utilisées dans l'alimentation infantile, des coupelles de desserts lactés...
Au lieu de partir à l'incinération ou à l'enfouissement, ils sont envoyés par le magasin aux recycleurs qui les transforment pour fabriquer des produits d'usage courant : pots, arrosoirs, poubelles... Un modèle d'économie circulaire.
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