Rendre les routes du département plus sûres
Le 13 octobre a lieu la Journée nationale de la sécurité routière. L'occasion de faire le point avec Sébastien Brach,le directeur de cabinet du préfet de la Haute-Vienne.
Depuis le début de l'année, en Haute-Vienne, on comptabilise 275 accidents qui ont causé 339 blessés et 23 morts. « C'est un bilan largement à la hausse avec un nombre de tués sur la route qui a doublé par rapport à 2020. En 2021, nous avons déjà eu de très graves accidents, dont un dans le nord du département qui a emporté une famille entière », analyse Sébastien Brach, le directeur de cabinet du préfet de la Haute-Vienne, qui précise par rapport au classement de la RN 147 comme l'une des routes les plus accidentogènes de France : « Nous avons enregistré davantage d'accidents mortels sur le réseau secondaire, sur les petites départementales, que sur les axes structurants ».
Ces accidents mortels sont principalement liés à des vitesses inadaptées, ainsi qu'aux refus de priorité entre véhicules. En Haute-Vienne, ces deux facteurs représentent plus de la moitié des causes supposées d'accident (53 %).
Néanmoins, d'autres raisons peuvent être avancées. « On constate, depuis la fin notamment du premier confinement, une forme de relâchement dans le comportement des automobilistes, qui se traduit par des vitesses excessives, par le non-respect des règles de sécurité élémentaires, comme ne pas utiliser le téléphone au volant ou des objets pouvant distraire le conducteur, et, ce qui reste très préoccupant, la consommation d'alcool et de stupéfiants », détaille Sébastien Brach. En 2020, 10 % des accidents corporels étaient dus à la consommation d'alcool.
VOITURE BANALISÉE
Depuis le mois d'août, une voiture-radar banalisée a commencé à contrôler, alors qu'elle est elle-même en circulation, les usagers qui roulent en excès de vitesse sur le réseau routier de la Haute-Vienne. Elle peut flasher les véhicules qu'elle croise ou qui sont dans le même sens de circulation qu'elle. Les voitures-radar sont mobilisables 7 jours sur 7, 365 jours par an, de jour comme de nuit.
L'entreprise ne décide jamais des parcours des voitures-radar dont elle a la gestion. Le choix en revient à la préfecture et aux services de l'État concernés qui établissent, tous les mois, un catalogue de tronçons routiers où les voitures-radar conduites par un opérateur privé devront impérativement circuler. Les parcours réalisés et les plages horaires de contrôle sont fixés en fonction des critères d'accidentalité locale, principalement sur les portions de route où sont relevées des vitesses excessives qui sont à l'origine d'accidents et sur tous les types de réseaux (autoroutes, routes nationales, départementales ou communales).
Ces voitures-radar sont conçues pour cibler les conducteurs responsables de grands excès de vitesse : leur marge technique est de 10 km/h pour les limitations de vitesse inférieures à 100 km/h et de 10 % pour les limitations de vitesse supérieures à 100 km/h (contre 5 km/h et 5 % pour les autres radars de contrôle de la vitesse).
RADARS FIXES
25 radars fixes sont répartis sur les routes de la Haute-Vienne : 5 sur l'A20 dont 1 radar de tronçon et 1 radar discriminant (qui permet de différencier les véhicules légers des poids-lourds) ; 12 sur les routes nationales dont 4 radars tourelles ; 5 sur les routes départementales dont 3 radars tourelles ; 3 dans le périmètre de la ville de Limoges dont 1 radar tourelle et 1 radar discriminant.
À l'heure actuelle, 5 radars contrôlent des routes dans les deux sens de circulation, 3 supplémentaires viendront compléter cette liste en ce deuxième semestre 2021.
On compte deux itinéraires opérationnels, portions considérées comme particulièrement accidentogènes et qui ont vocation à bénéficier d'une surveillance renforcée (RN 520 rocade nord-ouest de Limoges-13 km, RD 704 du Vigen jusqu'à la Dordogne-32 km, ainsi qu'un itinéraire en cours de création, RN 145 de la Croisières à Bellac-28 km).
VANDALISME
Des radars font régulièrement l'objet d'actes de vandalisme (peinture, sciage de la tourelle, arrachage...). « Malheureusement, certains considèrent qu'ils peuvent dégrader du matériel public. Or, la remise en état est financée par nos impôts. Face à un radar vandalisé, des personnes vont se sentir plus libres de ne pas respecter la limitation de vitesse... avec des morts à la clé sur les routes », regrette le directeur de cabinet du Préfet.
En 2019, 86 % des recettes des radars ont été consacrées à la lutte contre l'insécurité routière ou ses conséquences, entre autres à travers l'amélioration du réseau routier. Ce chiffre était de 79 % en 2018. L'augmentation observée s'explique en partie par l'attribution, pour la première fois, d'une enveloppe de 26 M€ au profit des établissements de santé afin d'améliorer le traitement des blessés de la route.
TROUVE TON SAM
L'accidentalité lors des retours de soirée, en Haute-Vienne chez les jeunes, demeure trop élevée. Sur les trois dernières années, l'alcool reste à l'origine de 9 % des accidents corporels (soit en moyenne 37 accidents par an) et de 30 % des suspensions de permis de conduire. En 2020, ces accidents ont fait 2 tués et 36 blessés.
Aussi, dans la continuité des opérations SAM « Celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas », la Préfecture de région Nouvelle-Aquitaine innove et propose une plateforme gratuite de mise en relation entre un conducteur sobre et un passager ayant consommé de l'alcool à la sortie d'évènements festifs, via une web-application (www.trouvetonsam.fr).
En quelques clics sur son smartphone, un SAM peut mettre à disposition gratuitement la ou les place(s) dont il dispose dans son véhicule. En indiquant sa destination, il permet au(x) fêtard(s) qui ne serai(en)t pas en état de conduire de rentrer chez eux en toute sécurité. De la même façon, un fêtard qui souhaite rentrer en toute sécurité, peut faire une recherche pour trouver son SAM sur son trajet, qui prendrait la bonne direction à l'issue de la soirée. Certains établissements sont d'ores et déjà recensés comme point de départ.
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