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Paroles de célibattant(e)s

09h43 - 02 novembre 2021 - par Info Haute-Vienne
Paroles de célibattant(e)s
Sortir quand on veut avec ses ami(e)s sans arrière-pensée de drague - ©

D'origine chinoise, la Journée internationale des célibataires, qui a lieu le 11 novembre, est l'occasion de célébrer la fierté de son célibat. Des femmes et des hommes célibatairesse sont confiés à nous.

«Alors toujours célibataire ? ». Cette simple question qui peut s'avérer amusante en repensant aux aventures rocambolesques de Bridget Jones, peut rapidement devenir embarrassante voire agaçante quand elle revient comme une ritournelle.

Pourtant, le nombre de Français célibataires n'a jamais été aussi élevé. Selon l'INSEE, 8 millions de personnes vivent seules en France (36 % de femmes et 42 % d'hommes). Au-delà de ce chiffre, la norme sociale persiste à faire des célibataires, des personnes atypiques. Le couple est toujours perçu comme le modèle à suivre.

À l'occasion de la Journée internationale des célibataires (mazette !), certains nous ont raconté leur vécu, ce qui a motivé leur célibat et surtout combien ils apprécient cette situation.

Profiter de sa liberté

Âgée de 54 ans, Nathalie, aide-soignante par intérim, est célibataire depuis 2,5 ans, « parce que je n'arrive pas à trouver l'homme idéal », lance-t-elle avant de se raviser plus sérieusement : « Je fais ce que je veux quand je veux. Je profite de ma liberté. La plupart des hommes de mon âge vont te demander de faire le ménage, la cuisine, de ne pas faire ci ou ça... ». Vivant actuellement avec son fils, la cinquantenaire ne se sent pas seule, et est entourée de nombreux amis hommes et femmes, qu'elle peut voir sans que ce soit programmé, avec des sorties lancées au dernier moment. « Je ne m'ennuie jamais. Je sors, je marche, j'ai mes enfants, mes petits-enfants. Je sais que retrouver quelqu'un serait compliqué car je suis devenue très indépendante. D'ailleurs, franchement, je ne suis pas en recherche », raconte l'Isloise, avec toujours une pointe d'humour : « Je mange quand je veux et... j'ai mon lit pour moi toute seule ! ».

Société de consommation

À Panazol, Franck, 48 ans, travailleur indépendant, est célibataire depuis un an et « c'est bien comme ça », annonce-t-il d'emblée. « Je peux profiter davantage et ne pas avoir de comptes à rendre ou subir les sautes d'humeur de l'autre. Je sors avec des amis hommes et femmes, et de par mon métier, je rencontre beaucoup de gens », explique-t-il, regrettant de « ne pas vivre à l'époque de mes grands-parents. Aujourd'hui, nous sommes dans une société de consommation, où on est plus infidèle que fidèle et où on jette les gens. En étant célibataire, je suis fidèle à moi-même ».

Papa de trois enfants, ce quadra au caractère bien trempé constate : « Quand je vois comment certains couples se gèrent, ça ne donne pas envie. Finir seul ? Et pourquoi pas ? Quand on est en couple, on s'interdit plus de choses, on est moins ouvert, plus renfermé. Maintenant, je suis un célibataire joyeux et je me concentre à 100 % sur mes enfants, mon travail, mes loisirs... ».

Quel pied !

Sur Facebook, Gérard de Limoges écrit : « Quand j'ai vu le film ''Alexandre le bienheureux'' étant gamin, j'en ai fait ma religion de vie (je parle de la seconde partie du film bien sûr), que je ne changerai pour rien au monde même 45 ans après. C'est très égoïste mais quel pied de faire ce qu'on veut chez soi sans concession ! »

Prendre son temps

À 48 ans, Mila, animatrice scolaire à Limoges, savoure son célibat depuis cinq ans pour ne rien devoir à personne. Après des relations tumultueuses, elle ne fait plus confiance aux hommes. « Je ne me sens pas seule : j'ai des amis, mes enfants... même si parfois j'aimerais me sentir aimée. Peut-être un jour j'aurais une relation, mais je ne cours pas après », affirme-t-elle, avançant de nombreux avantages à sa situation actuelle : prendre son temps pour les repas, pour les tâches ménagères, faire les choses à son rythme, gérer son budget comme bon lui semble, aller se promener/aux courses quand elle le souhaite, choisir seule la destination des vacances (ou au vote avec ses enfants). Quant aux remarques mal venues, elle s'en moque et ironise : « On a l'image de la femme célibataire avec ses chats. Justement j'en ai toujours eu. Parfois, on me dit que je vais vieillir avec mes chats... ».

Pour les bons moments

Pierre, Limougeaud de 55 ans, est célibataire depuis son divorce en 2015. Enfin, pas tout à fait. Il y a trois ans, il a rencontré une femme mais « on se voit pour nos passions communes, pour les bons moments. J'ai deux vies : une avec mes enfants qu'elle connaît et une avec elle ». Arguant « le confort » de cette relation car « personne ne m'attend ayant un travail prenant et ainsi je ne pose pas de lapin », il reconnaît ne pas être « totalement célibataire - je le suis à 40 % - mais je veux garder mon indépendance. J'aime mes moments de célibat sans forcément sortir, juste pour me mettre dans le canapé. Mon ancienne vie de couple a usé la relation et je redoute de ''refaire une vie'' avec quelqu'un, d'avoir des ''devoirs''. Mais honnêtement, j'ai l'impression qu'elle ne le vit pas aussi bien que moi ».

Carcan sociétal

Au Vigen, Claire, tout juste 60 ans, admet avoir fait « des choix de partenaires assez malheureux alors que je suis quelqu'un d'exigeant. Je me suis ennuyée assez rapidement. D'où mon célibat depuis... quasiment toujours ! ».

« C'est trop bien », s'exclame-t-elle à la manière des d'jeunes. « On est tranquille, on n'a aucune contrainte imposée, ni concession à faire. Aucun effort. Je suis entourée : j'ai des ami(e)s, des copains, une sœur donc je suis très proche. Je ne suis pas seule et je ne me sens pas seule. Je pars en vacances en solo et j'adore ».

Même si Claire apprécie son quotidien de célibataire, elle observe que « certains sont agressifs, car mon célibat les dérange dans leurs certitudes qu'il faut être en couple pour être heureux ». Elle analyse : « Nous sommes un cœur de cible intéressant économiquement, car nous consacrons nos revenus qu'à nous, même si nous devons assumer seuls les factures ». Et de conclure avec certitude : « Je ne changerais pour rien au monde ! ».

Soirée célib'

Nombre de ces témoins ont proposé d'organiser une soirée spéciale célibataires (pourquoi pas le 11 novembre justement). Pas un speed-dating pour se caser, mais un apéro-dinatoire pour papoter, échanger, partager entre personnes ayant les mêmes ressentis, objectifs et choix de vie.

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