" Certaines lettres ont plus de pouvoir que d'autres : elles sauvent des vies "
Du 3 au 15 janvier, avec l'opération #MissingType, l'Établissement français du sang propose à tous les citoyens d'imaginer une vie sans les lettres A, B, O. Une opération dont est partenaire Limoges Infos 87. Interview de Colette Dupic, chargée de communication de l'EFS Nouvelle-Aquitaine.
Comment est né #MissingType ?
#MissingType a été créé en Grande-Bretagne en 2015. Cette opération avait pour objectif de sensibiliser le public à la gravité de la situation si on venait à manquer de A, B et O, en référence aux groupes sanguins. Elle a été déclinée dans plus d'une vingtaine de pays, la campagne de communication britannique prenant ainsi une dimension internationale. De grandes marques mondiales avaient joué le jeu comme McDonald's, Sony, Coca Cola, Google… en enlevant les lettres A, B et O de leur logo. #MissingType a été repris en France en 2016 par l'Établissement français du sang. La précédente édition a mobilisé plus de 500 ambassadeurs.
En quoi consiste exactement l'opération ?
Cette initiative solidaire repose sur la disparition des A, B, O pour inciter les citoyens à faire du don de sang leur première bonne résolution de l'année 2022, dans un contexte de réserves de sang très faibles. Par cette façon originale d'interpeller le grand public, il s'agit de montrer que ces lettres symbolisant les groupes sanguins sont tout simplement indispensables, comme le sont les dons de sang ! Certaines lettres ont plus de pouvoir que d'autres, certaines lettres sauvent des vies…
En plus de Limoges Infos 87, quels sont les partenaires locaux de cette campagne ?
Limoges Métropole, la Ville de Limoges, Flash FM, Orpi, les madeleines Bijou, l'IUT du Limousin, l'auto-école Raffier, Say tout Com, BLS Location, La Table des Faubourgs, Picoty, Campanile, Fondation Delta Plus, USAL… ont enlevé les lettres A, B et O de leur logo ou dans le corps du texte de leurs vœux. Certes, cela peut engendrer une difficulté de compréhension mais ça attirera l'attention du grand public et lui fera toucher du doigt la gravité de la situation si les dons venaient à manquer. Au national, on peut citer : Carrefour, Burger King, france.tv, Renault, Decathlon, Leroy Merlin, Pôle Emploi, Orange…
Peut-on parler de " pénurie " pour ce mois de janvier 2022 ?
Avant les fêtes de fin d'année, nous avons lancé un appel national urgent car la situation était très inquiétante. Et aujourd'hui, elle ne s'est pas améliorée : il manque 30 000 à 40 000 poches à l'échelon national pour couvrir les besoins. En raison du contexte sanitaire, on fonctionne de façon assez dégradée avec de très faibles réserves. En Nouvelle-Aquitaine, les réserves sont de 6 500 poches alors que nous devrions être à 10 000.
La mobilisation des donneurs et des nouveaux donneurs est donc primordiale ?
Elle est essentielle car la baisse de fréquentation des collectes fait peser un risque majeur sur la prise en charge des patients en attente de transfusion. Avec le télétravail, de nombreuses collectes planifiées en janvier sont annulées au sein des entreprises et des administrations. Quid de celles sur les campus ? De plus, depuis le début de la crise sanitaire, nous rencontrons d'importantes difficultés de recrutement de donneurs, sachant qu'en temps normal, 170 000 donneurs sortent du fichier tous les ans.
La situation sanitaire est-elle un frein pour le don ?
Toutes les mesures de précaution sont mises en œuvre pour éviter les risques de transmission du virus avec le port du masque obligatoire, accompagné de mesures de distanciation et d'hygiène renforcées. Le pass sanitaire n'est pas demandé pour donner son sang. Il est possible de donner sans délai après une vaccination contre le Covid-19. Les personnes ayant présenté des symptômes de Covid doivent attendre 14 jours après disparition des symptômes pour donner leur sang. Il est possible de se présenter à la Maison du don à Limoges (98 rue Charles-Le Gendre) sans rendez-vous mais il vaut mieux s'inscrire sur le site dondesang.efs.sante.fr.
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