Plus de chiens abandonnés en Hollande

La Hollande est devenue le premier pays sans chiens abandonnés, et n'a eu à en sacrifier aucun.

Sanctions durcies contre les auteurs d'abandons et stérilisation gratuite font partie des mesures ayant permis aux Pays-Bas de devenir le premier pays à ne déplorer aucun chien abandonné. Un résultat envié par les États-Unis où 6,5 millions de chiens et de chats atterrissent dans les refuges chaque année (données de l'ASPCA) et par les SPA françaises face aux abandons toujours croissants dans l'Hexagone : 100 000 dont 60 000 observés en juin-juillet.

Outre les traditionnels passages à l'acte quelques mois après Noël (et oui la peluche vivante sous le sapin grandit, a besoin de soins, d'attention...) et avant les grandes vacances d'été, les chenils sont dorénavant confrontés aux abandons post-confinements. Au début de la crise sanitaire, les particuliers ont eu envie d'adopter un animal pour leur tenir compagnie alors qu'ils étaient cloîtrés dans leur appartement, avec des restrictions de sorties et de distractions. Maintenant que « la vie d'avant » reprend ses droits, le toutou (car il s'agit davantage de chiens que de chats) devient encombrant...

QUELLE POLITIQUE ?

Les autorités néerlandaises appliquent une politique ayant démontré son efficacité, reposant à la fois sur des mesures ciblant la population de chiens errants, des dispositions incitatives et des sanctions.

L'un des axes forts est le programme CNVR : Collect, Neuter, Vaccinate, Return. Ce qui signifie recueillir, stériliser/castrer, vacciner et relâcher. Sans oublier l'étape de l'identification.

En parallèle, les auteurs d'abandons d'animaux de compagnie encourent une peine de prison pouvant aller jusqu'à 3 ans, ainsi qu'une amende atteignant 13 000 euros. La gratuité de la stérilisation et la taxation élevée des achats de chiens de race, qui ne se font que chez les éleveurs, complètent le dispositif.

UN MODÈLE CITÉ EN EXEMPLE

L'ensemble de ces dispositions a eu pour résultat de réduire significativement le nombre de chiens vivant dans les rues et de mettre un terme aux abandons.

Un modèle cité en exemple et déjà mis en avant en 2012 dans un rapport d'Isabelle Sternheim. L'anthropologue et spécialiste des sciences sociales y a analysé la stratégie néerlandaise en la matière et étudié la relation entre les habitants du pays et les chiens depuis 200 ans.

Pour sa part, la plateforme de la Stray Animal Foundation adhère totalement à cette politique et en reconnaît l'efficience. L'organisation indique que le contrôle de la population d'animaux errants devient possible dans une région dès lors que 70 % sont stérilisés.