« Les diversités sont un bon fil conducteur en cette période de tiraillements »
Adjoint au maire de Limoges en charge de la politique culturelle, Philippe Pauliat-Defaye met en exergue les temps forts de Lire à Limoges, une édition qu'il qualifie « de retrouvailles ».
Pour ce cru 2022, le chapiteau est de retour sur l'esplanade du Champ-de-Juillet...
Après l'annulation de la manifestation en 2020 et l'organisation d'une manifestation en 2021 adaptée aux contraintes sanitaires, celle de 2022 a l'ambition d'être celle des retrouvailles et du retour du public sous le chapiteau mais également au CCM Jean-Gagnant. Bien sûr, nous attendons avec impatience la foule des lecteurs sous le chapiteau.
Douglas Kennedy a-t-il accepté rapidement d'être le président de cette édition ?
Lorsque l'agence Tome 2, notre prestataire, a sollicité Douglas Kennedy, la renommée de Lire à Limoges l'a convaincu. D'autant qu'il y avait une compatibilité avec son calendrier. Il a accepté très volontiers de venir apporter sa notoriété à notre manifestation.
Il est entouré de huit invités d'honneur aux profils et aux personnalités très éclectiques. C'est un choix ?
Il s'agit même de la marque de cette manifestation 2022 placée sous le signe de la diversité. Nous avons pensé que les diversités sont un bon fil conducteur pour notre époque, pour une période qui arrive après des séparations de plusieurs mois, des tiraillements de tout ordre tant sanitaires que politiques ou internationaux. Les diversités sont déclinées sous différentes formes : dans les amours, la mythologie, les contes et les légendes, dans les relations familiales... Mais également la diversité dans les mots, dans la manière de les utiliser et d'en utiliser leurs sens suivant le contexte ou la manière dont ils sont dits.
Vous proposez des masterclasses littéraires, qui sont des incontournables de Lire à Limoges. Pourquoi séduisent-elles le public ?
La masterclasse de philosophie, qui s'adresse aux élèves de Terminale, à leurs professeurs et aux amateurs de philosophie en général, est une tradition qui remonte maintenant à plusieurs années. Pour cette édition, elle s'est déroulée le 6 avril.
L'innovation de 2022 est l'accès des masterclasses littéraires au grand public. Les masterclasses sont un heureux compromis entre la classe et l'ouverture à la culture. L'École, donc le collège, le lycée et pourquoi pas l'université, sont des « marches » pour pénétrer les savoirs. La rencontre avec les auteurs rend vivante une œuvre. La littérature, c'est la vie ! Elle s'intègre parfaitement dans le quotidien, dans les bonheurs et les revers que nous pouvons avoir.
Les maisons d'édition régionales sont mises à l'honneur...
Notre volonté est de mettre à l'honneur le territoire ex-Limousin, qui est une terre d'écrivains et d'éditeurs. Nous avons réservé exclusivement une place sous le chapiteau à une vingtaine d'éditeurs régionaux et l'AENA, l'Association des éditeurs de Nouvelle Aquitaine, qui regroupe cinquante maisons d'édition sur les 200 de Nouvelle Aquitaine. Elle va organiser une matinée professionnelle pour évoquer l'économie du livre : comment un livre s'écrit certes, mais comment il s'édite, se distribue et se vend.
Dernièrement, l'opposition municipale a accusé la majorité de « sacrifier » la culture à Limoges. Pourtant, le programme de Lire à Limoges est très riche...
Je pense que c'est un mauvais procès. Je suis un connaisseur en matière d'opposition puisque j'y ai siégé pendant de longues années. Ils font simplement « le job », celui d'aiguillonner une majorité qui a toujours besoin de l'être. Mais sur le plan de la culture, nous avons apporté, depuis 2014, la démonstration que nous étions totalement impliqués dans cette ambition. La majorité considère que la culture est non seulement une manière de vivre heureux mais également une manière de valoriser un territoire, une ville, une communauté urbaine.
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