Lycée : le retour des maths dans le tronc commun (dossier spécial formation)
La réforme Blanquer du baccalauréat avait supprimé les mathématiques du tronc commun d'apprentissages du lycée à la rentrée 2019 pour n'en faire qu'une spécialité en option au Baccalauréat. Cette matière sera finalement réintégrée, en option, dans les classes de Première, à partir de septembre 2022.
Le tronc commun est l'ensemble des matières que tous les élèves doivent suivre, quelles que soient leurs spécialités choisies. Or depuis 2019, les mathématiques ne sont plus obligatoires à partir de la classe de Première. Conséquence : près d'un élève de Terminale sur deux ne ferait plus de mathématiques, surtout chez les filles. Seule une sur quatre ferait des maths en dernière année de lycée.
Repeupler les classes de maths
Lundi 21 mars 2022, le comité de consultation sur l'enseignement des mathématiques au lycée général a remis au ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports un rapport sur « la place des mathématiques dans la voie générale du lycée d'enseignement général et technologique » : les experts préconisent un développement de la culture mathématique de tous les élèves par la reconsidération de l'actuel enseignement scientifique.
Dans une déclaration, le 2 juin 2022, Emmanuel Macron a ainsi confirmé que les maths seraient de retour en Première, dès septembre 2022, mais pas de manière obligatoire.
« Il y aura la possibilité offerte à tous les élèves de choisir, hors de la spécialité, l'heure et demie de mathématiques qui avait été sortie du tronc commun », a expliqué le Président. Ce sera donc une option, d'une heure et demie, qui ne sera pas comptée comme une spécialité. Par ailleurs, la spécialité maths existera toujours, en dehors du tronc commun. Concrètement, les élèves qui le veulent choisiront ce nouvel « enseignement scientifique et mathématique » qui sera porté à 3 h 30 hebdomadaires (contre 2 heures jusqu'à présent dévolues à l'enseignement scientifique). « Il sera évalué dans le cadre du contrôle continu, sans modification du coefficient actuellement attribué à l'enseignement scientifique (coefficient 3 pour l'année de 1re) », a précisé le ministère de l'Éducation.
Le Président ne ferme pas non plus la porte à un retour total des maths dans le tronc commun. « Si on avance bien [...] Peut-être l'année d'après, nous pourrons les généraliser (les maths) et les rendre obligatoires. Ce sera le fruit d'un dialogue et d'une concertation ».
L'objectif est de compter environ 10.000 filles de plus. Avec ces nouvelles dispositions, le niveau de mathématiques des élèves français remontera-t-il ces prochaines années ?
Décision controversée
Les chefs d'établissements, via le syndicat national de direction de l'Éducation nationale, jugent cependant cette décision trop hâtive, les mettant dans l'impossibilité d'informer suffisamment tôt les étudiants et familles quant à leurs prises de décision d'orientation en cette fin d'année scolaire. Une réflexion est également en cours pour les programmes de la rentrée 2023, avec la mise en place des « Assises de mathématiques » lors de la prochaine année scolaire.
Par ailleurs, les établissements manquent actuellement cruellement de professeurs de mathématiques, et même de candidats au concours de professeurs de mathématiques. Or les inscriptions au CAPES sont déjà closes.
Reste à découvrir quelle sera la décision actée par le nouveau ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye.
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