Le LEC savate à l'assaut de nouvelles médailles
Durement frappée par l'arrêt des sports de contact, la boxe française reprend du galon, à la faveur du retour d'un sentiment diffus d'insécurité. Mais si le LEC savate enseigne des techniques d'autodéfense, il cherche aussi à reconquérir son statut de club le plus titré de France.
Comme de nombreux clubs de sports individuels de contact, la section boxe française du Limoges Étudiant Club a souffert des diverses périodes de confinement liées au Covid19.
Les effectifs ont fondu et l'unique club limougeaud de savate, autre nom de la boxe française, peine à attirer des pratiquants. Le retour à la compétition n'est pas encore d'actualité, et c'est d'autant plus rageant qu'en juin 2019, après 15 ans d'arrêt des combats officiels, le club avait décroché trois médailles d'or aux Championnats de Nouvelle-Aquitaine. « L'objectif est de remettre un pied en compétition en fin de saison ou dès l'année prochaine, avec des gens solides et motivés pour ramener de nouvelles récompenses », avoue Pierre Boutet, le président, qui se plaît à rêver que le LEC savate redevienne le club le plus titré de France.
Pour y parvenir, les pratiquants devront être assidus aux deux cours hebdomadaires, dirigés par Pierre et Anaïs, moniteurs diplômés. Ces entraînements permettent de travailler son équilibre pour pouvoir lancer haut la jambe, car la boxe française se distingue par l'utilisation du devant des poings et les multiples surfaces du pied afin de toucher son adversaire. « C'est la principale différence entre notre discipline et les autres styles de boxe. C'est une activité sportive complète, bien gainante, qui mobilise notamment les muscles du tronc. L'aspect réglementaire attire aussi un grand nombre des licenciés du club, car il faut toucher le partenaire avec la jambe tendue, en veillant à conserver une certaine distance pour ne pas s'exposer à la riposte. Cela fait travailler la souplesse et le cardio », précise Pierre Boutet. Pour autant, c'est un sport de combat ouvert à tous, dès l'âge de 14 ans. Les cours sont répartis par niveau, mais c'est le même esprit d'exercice pour chacun, seul change l'échelon d'exigence.
SELF-DÉFENSE
« Les meilleurs passent souvent de l'activité de loisir à la compétition. Il y a deux types d'opposition sur le ring. L'assaut, qui vise à dérouler des techniques de boxe, en cherchant à toucher un maximum de fois sans être touché, afin de cumuler des points. Puis, lorsqu'on devient plus expérimenté, on peut s'engager dans le combat, dont l'objectif est de mettre l'adversaire K.O., mais, bien évidemment, on veille toujours à préserver l'intégrité physique de nos licenciés », rassure le président.
Le club propose également un cours hebdomadaire de savate bâton défense, qui consiste à apprendre des techniques visant à développer une compétence d'autodéfense. « Cette activité repart mieux que l'an dernier. Environ 25 % de nos licenciés ne viennent que pour cette discipline associée, qui est enseignée le samedi matin par Laurent Otmani. On y apprend des techniques de frappe, dont certaines sont communes à la boxe française, ainsi que différentes clés pour se sortir de saisies, d'étranglement, qui peuvent servir en cas d'agression dans la rue notamment. Ces cours permettent de progresser dans la connaissance de la gestuelle pour répondre à une attaque en saisie ou en percussion. Chaque année, nous recevons des personnes souhaitant essayer après avoir subi ou été témoins d'agression », explique Pierre Boutet.
Et face au climat actuel, il n'est pas étonnant de constater que les femmes sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers la boxe française.
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