Protection de l'enfance : le Département s'engage sur plusieurs fronts
Volet majeur de la compétence des Départements, et sujet devenu particulièrement préoccupant, la protection de l'enfance se caractérise depuis quelques années par une activité en très forte hausse ainsi qu'un "durcissement" des profils des jeunes accueillis aux difficultés multiples, phénomène accentué lors de la crise sanitaire.
Le Centre départemental de l'enfance et de la famille (CDEF) est au centre du dispositif. L'établissement va désormais se recentrer sur l'accueil d'urgence, ce qui entraînera notamment le transfert des Maison d'enfants à caractère social (MECS) actuellement positionnées en son sein. Les enfants qui y sont accueillis seront donc pris en charge, en fonction de leur âge et de leur situation, dans les nouveaux dispositifs en cours de déploiement.
Parallèlement, la construction d'une nouvelle pouponnière (actuellement installée à Isle) permettra de répondre aux besoins croissants de prise en charge des très jeunes enfants de 0 à 3 ans, grâce notamment à l'augmentation de la capacité d'accueil par rapport à la situation actuelle.
Enfin, l'unité d'accueil d'urgence Camille Sée va faire l'objet d'une importante rénovation, devenue nécessaire dans ce bâtiment vieux de 20 ans, en vue d'améliorer les conditions de prise en charge et de sécurité, tant pour les adolescents accueillis que pour les professionnels. L'enveloppe de travaux est estimée à 400 000 € et sera bientôt soumise à l'approbation de l'Assemblée départementale.
D'AUTRES ACTIONS...
Plus de 200 jeunes supplémentaires ont été pris en charge depuis 2022. 6,3 M€ en plus sont prévus au budget prévisionnel 2023 pour l'Aide sociale à l'enfance (ASE) par rapport à l'année précédente ; 2,4 M€ viendront s'ajouter au budget supplémentaire.
Sont programmées les ouvertures de 50 nouvelles places en MECS sur 3 ans pour les 3-15 ans (une nouvelle MECS est d'ores et déjà actée à Chaptelat) et de places en plus pour les jeunes de plus de 16 ans ; et d'une structure de répit dans le cadre du contrat départemental de prévention et de protection de l'enfance, signé entre l'État, l'ARS et le Conseil Départemental. Dotée de 5 à 6 places, elle alliera prise en charge éducative et prise en charge sanitaire à destination des jeunes présentant des problématiques multiples (handicap, troubles psys, délinquance, etc.). Une équipe mobile médico-sociale y sera adjointe afin d'accompagner annuellement 20 mineurs particulièrement en souffrance, en soutien aux dispositifs d'accueil et d'accompagnement "classiques".
MESURES D'AEMO
Il s'agit en effet de recentrer le travail des éducateurs du Département sur les mesures de placement familial, qui engagent directement la responsabilité de la collectivité départementale, et sur les mesures d'aide éducative à domicile (AED) pour développer la prévention en lien avec la PMI et l'action sociale. Comme identifié et partagé lors d'une démarche de concertation et d'audit interne, un renforcement de la collaboration entre les professionnels des différents domaines (action sociale, PMI, enfance) permettra d'identifier très en amont les difficultés éventuelles traversées par l'enfant et son entourage et d'accompagner les familles dans une logique plus globale, celle du "aller vers" sur l'ensemble du territoire départemental.
Pour organiser cette montée en puissance, les mesures d'AEMO (Action éducative en milieu ouvert) doivent être confiées à un partenaire du Conseil départemental, sachant que d'ores et déjà près de la moitié est suivie par l'ALSEA (Association limousine de sauvegarde de l'enfance à l'adulte).
Le Département restera référent pour l'ensemble des mesures d'AEMO déléguées.
En parallèle, le Département pourra à nouveau exercer directement la mission du service de prévention spécialisée, confiée à ce jour à l'ALSEA.
RECRUTEMENTS
En parallèle, le Conseil départemental réorganise également son pôle solidarité enfance (PSE) pour répondre aux défis identifiés et renforcer l'attractivité métier dans le secteur du social.
Deux postes "d'inspecteurs" ASE vont ainsi être créés pour renforcer les équipes chargées d'accompagner les éducateurs vers des solutions de placements et pour fluidifier les échanges avec les instances judiciaires.
Enfin, un travail particulier sera mené pour le recrutement de nouveaux médecins en charge de la PMI, avec notamment une progression de leurs indemnités (non prévue par le Ségur de la santé qui a vu la revalorisation d'un certain nombre de métiers relevant du "prendre soin" et du "care").
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