Tout comprendre sur les enduits de façade (Dossier spécial habitat)

Pour apporter la touche finale à une maison nouvellement construite ou donner un coup de jeune à une ancienne bâtisse, l'application d'un enduit sur sa façade est la solution idéale. Voici ce qu'il faut savoir sur ce type de revêtement en vogue.

Devenus ces dernières années la finition extérieure la plus usitée, les enduits de façade doivent leur popularité tant à leurs qualités techniques qu'aux nombreuses possibilités de designs qu'ils permettent de créer. On fait le point sur leurs atouts et leurs caractéristiques.

Un revêtement ancien

Traditionnellement composés de sable comme agrégat, et de ciment et de chaux aérienne ou hydraulique en tant que liant, les enduits de façade servaient autrefois avant tout à protéger la maçonnerie des intempéries, en particulier lorsque les murs étaient construits dans des matériaux poreux. Ils étaient alors appliqués en trois couches, la première, appelée « gobetis », servant d'accroche, la seconde, le corps d'enduit, permettant de mettre le mur à niveau, et la troisième dans un enduit plus fin enrichi en pigments en tant que finition, notamment pour apporter de la couleur. Le sable local faisant d'ailleurs office de pigment, on retrouve ainsi des teintes différentes en fonction de la région : blanc cassé dans les terres calcaires du nord de la France, ocre, jaune safran ou encore rosé au sud.

Gagner en technicité

Aujourd'hui, l'apparition de nouveaux matériaux de construction, tels que les parpaings, a poussé au développement de produits de revêtement plus techniques et plus performants. À la formule de base - sable, chaux et ciment - ont été ajoutés des pigments pour élargir la gamme de couleurs mais aussi un hydrofuge de masse afin d'imperméabiliser la façade tout en la laissant respirer. Afin d'alléger leur composition, certains enduits ont même remplacé une partie du sable par des charges allégeantes, telles que copeaux de bois ou billes de verre. Enfin, les enduits monocouches, plus faciles à appliquer, se sont désormais généralisés.

Méthodes d'application

On distingue deux principales techniques de mise en œuvre : l'enduit taloché et l'enduit gratté. Héritier des enduits traditionnels, l'enduit taloché est projeté sur le mur grâce à la technique du « jeté truelle » en deux couches, puis mis d'aplomb avant d'être lissé. Pour cette troisième passe de finition, l'artisan pourra utiliser une taloche, mais aussi une brosse afin de créer un rendu différent. De haute qualité, l'enduit taloché nécessite d'être appliqué par des artisans qualifiés afin d'obtenir un résultat irréprochable.

Plus souple, donc plus facile à mettre en œuvre et plus couramment employé, l'enduit gratté peut être projeté sur la façade à la machine avant d'être abrasé manuellement par l'enduiseur à l'aide d'un gratton pour obtenir un aspect lisse et homogène. Cette méthode est aujourd'hui plébiscitée pour les trois quarts des constructions neuves, tant pour sa simplicité et sa rapidité d'application que pour son coût plus modeste.

Finitions les plus folles

Toutefois, si les enduits de façade sont aujourd'hui si populaires, c'est avant tout parce qu'ils laissent libre cours à votre créativité, pour une décoration toujours plus unique et personnalisée ! En plus d'une vaste palette de teintes (plus d'une centaine selon les fabricants), vous pouvez par exemple opter pour une bicoloration, voire des motifs. Veillez cependant à vous assurer que ces fantaisies soient autorisées par votre plan local d'urbanisme, sous peine de devoir renoncer à votre projet de ravalement. Notez aussi que pour tout changement de couleur d'une façade ancienne, une demande d'autorisation de travaux devra être déposée auprès de votre mairie.

Mix de matières

Pour un rendu très contemporain, n'hésitez pas à associer deux types de matériaux différents pour votre façade extérieure. Vous pouvez par exemple marier l'enduit avec un bardage en bois ou bien avec des panneaux composites. Une façon originale de sortir du lot et d'affirmer sa personnalité architecturale !