Guillaume Guérin dénonce l'étranglement financier des collectivités territoriales
Dressant un bilan au vitriol de notre pays, le président de Limoges Métropole s'est mué en porte-parole des collectivités territoriales, saluant leurs efforts pour soutenir l'économie locale en dépit de charges en hausse constante.
Après avoir souhaité le meilleur aux journalistes présents, Guillaume Guérin n'a pas caché ses inquiétudes quant à la situation de notre pays. " Une dette qui atteint 120 % du PIB, du jamais vu d'autant que la capacité à se désendetter est de plus en plus limitée, une perte de souveraineté visible à l'œil nu, un recul de l'influence française sur la scène géopolitique mondiale, rien n'est vraiment très réjouissant à trois ans et demi des prochaines échéances électorales ", a-t-il déclaré, préférant saluer l'attitude des collectivités territoriales, qui " quel que soit leur bord politique, jouent pleinement leur rôle d'acteur de politique publique. Après le Covid, s'il n'y avait pas eu nos collectivités, il n'y aurait pas eu de relance, car 70 % du poids de la commande publique en France provient des collectivités territoriales, qui ont continué à investir malgré le gel de la dotation globale de fonctionnement, l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires, mesure de justice sociale certes, mais qui a été accordée par le Président de la République avec le chéquier des collectivités territoriales et l'explosion des factures énergétiques ".
Force est de constater que la gouvernance de la communauté urbaine fonctionne bien, autour d'une gestion partagée au service de son territoire. Pour preuve, le budget et 98 % des délibérations sont votés à l'unanimité. " Les responsabilités sont partagées et je ne fais pas de distinguo entre un maire de droite et un maire de gauche, car ce sont les projets qui importent ", a-t-il insisté.
Rappelant que Limoges avait, entre 2008 et 2020, perdu plus de 9 000 habitants à la faveur de la réforme militaire et du redécoupage des régions qui lui a ôté son statut de capitale régionale, il a souligné que la ville avait conservé un niveau de services publics extrêmement qualitatif, digne d'une agglomération de 350 000 habitants. " La difficulté à laquelle nous devons désormais faire face, c'est d'avoir des bases fiscales suffisamment solides qui demain nous permettent de pérenniser cette qualité de services. Et cela passe par la nécessité vitale de recréer de l'emploi sur ce territoire. Nous devons donc miser sur les filières d'excellence présentes, comme la cybersécurité, les hyperfréquences, la filière bois ou eau, afin de réussir à retrouver ces emplois perdus, voire d'en créer plus ", a relevé le président, se réjouissant d'avoir accueilli, entre 2022 et 2023, un petit peu moins de cent ménages qui se sont installés durablement sur le territoire, attirés par la qualité de vie qu'il procure.
Et pour préserver la qualité de l'air, Guillaume Guérin a annoncé la décarbonation à 100 % du réseau de transports en commun à l'horizon 2029.
Il a également tenu à rassurer la filière de l'élevage, en réaffirmant sa volonté de moderniser l'abattoir pour qu'il demeure un outil public performant pour les 50 prochaines années et de réfléchir à la construction d'un outil nouveau pour la viande de porc et la transformation de la venaison pour les chasseurs sur un autre site. " Ces outils devront nécessairement être gérés autrement, car cela n'entre pas dans les compétences de la collectivité ", a-t-il martelé. Enfin, le président a souligné l'importance de travailler en bonne intelligence avec les communautés de communes voisines.
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