Les usagers de la ligne POLT ont posé leurs revendications
Samedi 27 janvier, plusieurs manifestations étaient organisées dans les gares desservies par la ligne Paris Orléans Limoges Toulouse, pour dénoncer la dégradation du service et exprimer une série de revendications pour redonner à cette liaison tout l'attrait qu'elle mérite.
Au fil du temps et des diverses tergiversations, la liaison Toulouse-Paris, qui à l'époque du Capitole, constituait l'un des fleurons de la SNCF, s'est dégradée à tel point que les voyageurs sont heureux lorsque le train arrive à l'heure.
Le matériel a certes été modernisé et va encore l'être avec l'arrivée prochaine des nouvelles rames Oxygène, les voies font l'objet d'un important plan de rénovation, ce qui devrait générer un gain de temps, mais les usagers ne veulent pas qu'au bout du compte, il y ait moins de rotations.
14 allers-retours
Samedi dernier, comme dans l'ensemble des gares desservies par cette liaison, Émile Roger Lombertie, le maire de Limoges, a dévoilé les revendications des élus, responsables économiques, sociaux et syndicaux ainsi que des usagers qui composent l'association Urgence POLT. " À l'État et à la SNCF, nous disons clairement et fermement stop à la dégradation du service, nous demandons d'assurer la circulation des trains et d'accorder une baisse des tarifs pendant les travaux. Nous appelons l'État et la SNCF à prendre des mesures d'urgence qu'impose la dégradation sans précédent de la circulation des trains. Après l'arrivée des nouvelles rames, seulement onze allers-retours sont prévus, nous en demandons 14 dont un direct pour Paris, pour améliorer les dessertes et permettre un gain de voyageurs en conformité avec les objectifs de la SNCF elle-même. En effet, malgré la dégradation, cette ligne voit en permanence le nombre d'usagers augmenter, signifiant bien l'importance du transport en train pour tout ce territoire. Mais d'ici là, on nous informe que la situation va continuer à se dégrader cette année. Cela est contraire aux engagements pris lors des trois derniers groupes de travail, c'est pourquoi nous demandons en urgence, la mise en place d'un nombre suffisant de locomotives en état de marche, ce que nous n'avons toujours pas, davantage de personnel dans les centres de maintenance, un programme d'entretien pour la végétation et pour la gestion de la faune, l'accélération du processus de mise en œuvre des travaux sur une seule voie en prenant la décision de passer de deux allers-retours supprimés pendant les travaux à un seul, comme cela se faisait avant. Nous demandons également une baisse des tarifs pendant la durée des travaux ", a-t-il déclaré, ajoutant que " ce qui est en jeu, c'est la libre circulation de nos concitoyens, le développement économique et l'attractivité de nos territoires en même temps que l'impulsion du mode de transport le plus décarboné. Les habitants de ce territoire ne doivent pas subir une telle déconsidération ".
Pas de ministre des Transports
Acclamée par l'ensemble des quelque 300 manifestants, cette motion sera transmise au préfet du département.
" Nous sommes ici pour porter la parole d'un territoire qui dépasse largement le parcours de cette ligne. J'avais prévu d'en référer au ministre des Transports que je devais rencontrer ce lundi (N.D.L.R. : 29 janvier), mais cette réunion a été annulée, puisqu'il n'y a toujours pas de ministre. Nous n'avions déjà plus de trains, désormais nous n'avons même plus de ministre à qui faire remonter nos revendications ", a fustigé Jean-Claude Leblois, le président du Département.
Limoges-Angoulême
Présente à ce rassemblement, l'association Angoulim en a profité pour promouvoir la pétition en ligne réclamant le financement sans délais des travaux de régénération de la ligne Limoges Angoulême. Bernard Peuch, son président ne cachait d'ailleurs pas son inquiétude. " On sait que cela va coûter 240 millions d'euros et que les décideurs se réunissent afin de prendre une décision claire et indiquer combien d'argent public ils sont prêts à mettre dans ces travaux, qui font l'unanimité sur leur nécessité. Le potentiel existe, puisque le président de la Région Alain Rousset reconnaît qu'avec 5 % de TER en plus, il a réussi à générer 15 % de fréquentation supplémentaire. Il faut donc absolument préserver les cinq gares dont la fermeture est prévue dans le projet actuel ", a insisté le président.
Député de la deuxième circonscription de la Haute-Vienne, Stéphane Delautrette a rappelé que les parlementaires restaient mobilisés pour porter ce message de la nécessité de rapidement engager les études et les travaux sur cette ligne Limoges-Angoulême.
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